Dans une conjoncture exacerbée par la crise sanitaire, la CIMR a constaté une hausse exponentielle de l’évolution des réserves. Toutefois, cette hausse contraste avec la dégradation du pouvoir d’achat de ses retraités et les tendances mitigées de la démographie du régime.
La CIMR tiendra sous la présidence de Khalid Cheddadi son Assemblée Générale Ordinaire ce 28 avril pour présenter les résultats annuels ainsi que le bilan actuariel au titre de l’exercice 2020.
Dans un contexte marqué par une crise économique profonde, la CIMR a connu l’entrée de 6.174 nouveaux adhérents (5827 adhérents individuels et 374 adhérents du groupe).
Aussi, nous apprenons du rapport annuel publié par la Caisse que 121 entreprises ont été radiées donnant lieu à l’appel d’un montant de 57,154 MDH (au titre de la contribution compensatrice de radiation) et la sortie de 711 affiliés du régime. La répartition par motif de radiation montre que les cessations de paiement sont les plus importantes soit pour 87 adhérents.
En ce qui concerne le nombre d’actifs à la CIMR, il s’est établi en 2020 à 7.026 entreprises, enregistrant une évolution de 3% par rapport à 2019.
Le nombre des salariés affiliés à la CIMR a progressé de 4,89 % atteignant un effectif global de 733 843, répartis entre actifs cotisants au nombre de 379 879 (375 469 en 2019), et ayants droit au nombre de 353 964 (vs 324 137 en 2019). Des hausses qui nous interpellent pour différentes raisons.
En effet la hausse de 9,20% des ayants droits soit l’équivalent de 29 827 ayants droits de plus qu’en 2019 est considérée comme étant forte.
En cause, un ayant droit est défini comme étant un actif qui a quitté un adhérent à la Caisse sans intégrer une entreprise adhérente et sans faire valoir ses droits à la retraite. Les actifs dont les employeurs ont fait l’objet d’une radiation (et non une démission) font partie des ayants-droit du régime. Cette forte augmentation n’est pas due essentiellement aux radiations de l’exercice qui n’ont concerné que 711 actifs cotisants (121 adhérents radiés).
Concernant les actifs cotisants, ceux-ci n’ont progressé que de 1,17% à 379.879 ( soit seulement 4 410 actifs de plus). Une hausse qui contraste avec les exercices précédents (15400 en 2019 et 11638 en 2018). Elle contraste également avec le rapport Actifs/Retraités qui s’est détérioré en 2020 à 2,37 actifs pour un retraité (2,41 en 2019).
Le nombre des adhérents s’est établi en 2020 à 7.026 (pas 7053) entreprises soit une hausse de 3% par rapport à 2019. Les nouvelles adhésions laissent apparaître en effectif moyen de 14,8 actifs cotisants pour les adhérents de groupe, mais seulement 1,8 actif si l’on intègre les adhésions individuelles. Le trend baissier de l’effectif moyen par adhérent soulève une question de fond : Au moment où le moteur démographique s’appuie principalement sur l’adhésion d’entreprises à faible effectif, la CIMR a exclu, depuis 2017, la participation des adhérents ayant moins de 50 actifs cotisants, avec toutefois la possibilité de se regrouper pour atteindre le seuil exigé. L’effectif moyen par adhérent pour l’ensemble des adhérents du régime ressort en 2020 à 53,8 actifs cotisants. Une autre question s’impose également sur les fondements de cette exclusion. La Caisse devrait fournir la distribution des adhérents en fonction des effectifs des actifs.
Les allocataires de la CIMR
En 2020, les retraités sont passés de 180 193 à 185 753 soit un taux d’évolution de 3,1%. Par rapport à 2019, La pension moyenne a évolué de 1,6%, passant de 25 539 DH à 25 993 DH. « Cette évolution est expliquée par l’évolution du nombre moyen de points qui est passé de 1 998 en 2019 à 2 031 soit une évolution de 1,6% », explique-t-on dans le rapport. L’exercice 2020 a enregistré l’arrivée de 10 408 nouveaux allocataires de pensions directes contre 10 705 en 2019. Parallèlement, l’exercice 2020 a enregistré 4 206 extinctions de pensions dont 3 514 qui concernent des pensions principales. Les nouvelles pensions de réversion indirecte en faveur de conjoints survivants ou d’orphelins, se sont élevées en 2020 à 2 840.
Dégradation du pouvoir d’achat des retraités CIMR
Le rapport du Conseil d’administration à l’Assemblée générale ne renseigne pas sur la revalorisation des pensions à partir du 1er juillet 2021. La revalorisation des pensions au titre de l’année 2020 a été purement et simplement annulée. Ce qui soulève avec acuité la question de la préservation du pouvoir d’achat des retraités qui s’est dégradé d’une manière inquiétante ces dernières années.
Côté résultats
Source : CIMR
Le solde technique (Cotisations – Prestations) s’est amélioré en 2020 : 1.366,8 millions de DH contre -1204,5 millions de DH en 2019. Le solde global (Solde technique + Produits financiers nets – frais de gestion) correspondant à la dotation de l’exercice à la Réserve de Prévoyance s’est nettement amélioré en 2020 : 3.284,3 millions DH contre 2030,4 millions de DH soit une hausse de 61,8%.
Dans une conjoncture marquée par la baisse de taux et l’atonie boursière, le résultat financier a accusé une baisse de 39,3% s’établissant à 2030,87 MDH contre 3348,12 MDH en 2019.
Source : CIMR
2020, année de crise aiguë n’est pas exempte d’impact sur la CIMR. Les effet de la crise se manifesteront principalement à travers la réduction des contributions du fait de la baisse de l’emploi ; la réduction des contributions du fait des suspensions temporaires des adhésions ; la réduction des revenus financiers survenue suite au report et à l’étalement du paiement des contributions ; le provisionnement des participations à la suite de l’effondrement du marché financier.
« Les résultats du bilan actuariel 2020 montre, comme ceux réalisés annuellement à partir de 2002, que le régime reste pérenne », annonce la même source. Toutefois cette pérennité ne s’affirmera dans le temps qu’au prix d’une augmentation régulière du nombre des actifs cotisants, d’une hausse des salaires et d’un rendement adéquat du portefeuille financier.
