Abderrahim Chaffai, l’ancien assureur devenu gendarme des assurances

Les projecteurs sont désormais tournés vers Abderrahim Chaffai, connu pour sa discrétion et son humilité. Mais qui est réellement M. Chaffai, ancien assureur devenu gendarmes des assureurs, au poste de Président de l’ACAPS, l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale, nommé par Notre Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.

Tous ceux qui ont été approchés sur ce sujet, témoignent dans le même sens, avec éloquence. Disponible, à l’écoute de tous, diplomate, rigoureux dans son travail, manager à dimension humaine, fin spécialiste du secteur de l’assurance … Abderrahim Chaffai est apprécié pour ses qualités techniques et humaines. De l’avis de tous, il fait consensus pour ce nouveau poste.

Mais quel est son parcours ?

Très alerte en mathématiques, il a développé ses compétences dans des études actuarielles, puis après une partie de ses études à l’étranger, il a intégré le domaine de l’assurance au Maroc. A différents postes, il a peaufiné son expérience, jusqu’à ce que des hauts postes d’encadrement lui soient proposés. DGA chez Zurich sur une période de 10 ans, il a été coopté ensuite comme DG de la SCR, Société Centrale de Réassurance. Fort de ses compétences assurance et réassurance, Abderrahim Chaffai a été ensuite appelé par Wafa Assurances, en tant que DG délégué auprès du PDG.

Homme de dossier, appliqué dans les méthodes structurées exigées par le monde de l’assurance, travailleur acharné, il n’a pas hésité à échanger son costume d’assureur par celui de courtier, durant une courte période. C’est une carte supplémentaire qu’il a développé, en passant du côté des distributeurs et intermédiaires, après avoir œuvré avec succès dans les hauts postes de direction des compagnies.

Appelé aux plus hautes fonctions

Changement de cap dans sa carrière d’assureur, il est nommé en juin 2019 par Notre Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, à la destinée de hautes fonctions pour le Royaume. La mission proposée est pour une nouvelle entité sensible dans le contexte actuel. Ainsi, sous sa responsabilité de Directeur, il créé, et développe le FSEC, Fonds de Solidarité contre les événements catastrophiques. Son équipe a d’ailleurs été primée le 15 février 2023, avec le Trophée de l’Assurance 2023, dans la rubrique « Innovation technologique », en ayant développé une cartographie de modélisation des risques, mis à disposition d’autres pays qui en auraient besoin, pour mieux prévenir et encadrer les risques catastrophiques.

Retour aux sources

Nouvelle étape depuis ce 19 octobre, où il vient d’être nommé Président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), sur proposition du Chef du gouvernement et à l’initiative de Madame Nadia Fettah Alaoui, Ministre de l’Economie et des Finances. Il remplace Othman Khalil El Alamy qui a apporté énormément à la profession durant son poste intérim, et qui conserve son poste de Secrétaire Général. C’est donc un retour aux sources, dans sa nouvelle charge de l’Assurance au Maroc, avec toutes les compétences et qualités pour prendre la présidence à la tête de cette noble institution.

Les plus de sa nomination, et les attentes du marché

Ainsi, de par son parcours, souhaitons à Abderrahim Chaffai d’être suffisamment armé pour apporter une réponse aux nombreuses attentes de la profession sur certains sujets. Rappelons que les besoins des différentes parties du secteur sont variées et ne vont pas toujours dans le même sens suivant là où l’on se trouve.

L’ACAPS, ces dernières années, était exigeante sur la tenue des comptes des compagnies quant au suivi des encaissements de primes. Les compagnies vont devoir continuer à se plier à la rigueur.  A continuer également en suivi de dossier, c’est la suite de la refonte du livre IV du code des assurances. Lors de la rencontre de la FNACAM du 6 juillet 2023, M. El Alamy, s’était exprimé ainsi : « Animés par la volonté de diversifier les sources de revenus des intermédiaires d’assurances nous avons travaillé de concert avec le Ministère des Finances, la FMA et la FNACAM sur un aménagement réglementaire pour étendre l’activité des intermédiaires à de nouvelles prestations telles que les services de paiement, la gestion des sinistres ou de services administratifs pour le compte d’autrui. Bien entendu, ces ouvertures permettront aux intermédiaires d’exercer de nouvelles activités génératrices de revenu et avoir l’opportunité de multiplier les contacts avec une nouvelle clientèle pour placer les produits d’assurances. » Ce qui marquait bon nombre de sujets à traiter.

Autre sujet, et qui touche les compagnies, c’est l’abolition de l’article 114 qui en principe doit faire passer l’ensemble des assurés du secteur privé des assurances vers l’AMO. Ceci était perçu comme une perte de business pour les assureurs. Cela se rajoute au contexte du développement de la bancassurance qui se verrait éventuellement avoir des “droits” de commercialisation de produits plus étendus, sujet sensible sur lequel l’ACAPS est souvent interpellé lors des réunions de la profession.

Les courtiers ou agents interrogés clament haut et fort un réajustement équitable sur la TVA qui leur parait indue dans sa forme actuelle. A savoir, qu’ils payent une taxe qui ne leur est pas remboursée … Cette double taxation sur les revenus des intermédiaires d’assurance est vécue comme un manque d’équité dans la profession. L’encaissement des primes en retard, ou jamais encaissées, pour certaines dans le passé, est aussi un sujet de forte discussion entre les distributeurs et les instances de l’assurance. Autre leitmotiv des distributeurs, c’est de savoir le rôle des intermédiaires d’assurance dans le dispositif de basculement d’une assurance au 1er dirham vers une assurance maladie complémentaire.

Beaucoup de dossiers qui attendent le nouveau Président de l’ACAPS. Souhaitons lui pleine réussite sur tous ces sujets.

212assurances – 21 octobre 2023

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