Le secteur de l’assurance en Afrique continue de se développer dans un contexte économique contrasté, marqué par des opportunités importantes mais aussi des défis structurels. En 2023, le volume total des primes d’assurance sur le continent s’est établi à 63,5 milliards de dollars, en légère baisse par rapport à l’année précédente. Ce chiffre cache cependant une réalité très hétérogène, avec des disparités fortes entre pays et segments d’activité. L’Afrique du Sud et le Maroc restent les deux poids lourds du marché, concentrant plus des trois quarts des primes.
Analyse des chiffres clés du marché africain de l’assurance
En 2023, le marché africain de l’assurance a généré 63,5 milliards USD de primes, en baisse de 5,6 % par rapport aux 67,3 milliards USD de 2022, selon le rapport de l’Organisation Africaine des Assurances (OAA). Cette baisse s’explique notamment par des facteurs externes tels que la pandémie, les tensions géopolitiques mondiales et des ralentissements économiques régionaux, mais aussi par des dynamiques propres au secteur.
La répartition des primes montre une prédominance de la branche vie, qui représente 67,6 % du portefeuille global, contre 32,4 % pour la branche non-vie. Cette tendance reflète une demande croissante pour les produits d’épargne, de retraite et de prévoyance, même si l’assurance non-vie reste essentielle pour couvrir les risques liés aux biens, à la santé et à la responsabilité civile.
L’Afrique du Sud domine largement le marché avec un chiffre d’affaires de 43,3 milliards USD, soit 68,2 % du total des primes souscrites sur le continent. Le Maroc arrive en deuxième position avec une part de marché de 8,7 %, suivi par l’Égypte, le Kenya, le Nigeria, l’Algérie, la Tunisie, la Namibie et la Côte d’Ivoire, qui complètent le top 9 et concentrent 93,3 % des primes africaines.
Le taux de pénétration moyen en Afrique est faible, autour de 2,4 % en 2023, bien que supérieur à la moyenne des marchés émergents (1,7 %). Cela traduit un potentiel de croissance important, notamment dans les segments sous-développés comme la micro-assurance ou l’assurance islamique (Takaful).
Tableau résumé des chiffres clés du marché africain de l’assurance (2023)
Pays | Volume de primes (milliards USD) | Part de marché (%) | Taux de pénétration (%) | Branche dominante |
---|---|---|---|---|
Afrique du Sud | 43,3 | 68,2 | 14+ | Vie et non-vie |
Maroc | 5,5 | 8,7 | 3,5 | Vie dominante |
Égypte | 2,0 | 3,1 | 1,8 | Non-vie dominante |
Kenya | 1,5 | 2,4 | 1,5 | Vie et non-vie |
Nigeria | 1,3 | 2,1 | 0,8 | Non-vie dominante |
Algérie | 1,1 | 1,7 | 1,0 | Vie dominante |
Tunisie | 0,7 | 1,1 | 1,2 | Vie dominante |
Namibie | 0,4 | 0,6 | 3,0 | Non-vie dominante |
Côte d’Ivoire | 0,4 | 0,6 | 3,0 | Non-vie dominante |
Sources : Organisation Africaine des Assurances (OAA), Atlas Magazine, FANAF
Synthèse des évolutions dans les pays dominants
Afrique du Sud : un marché mature et leader incontesté
L’Afrique du Sud reste le leader incontesté du marché africain de l’assurance, avec un chiffre d’affaires de 43,3 milliards USD en 2023. Son taux de pénétration élevé, supérieur à 14 %, témoigne d’une forte culture assurantielle et d’une économie développée. Le pays bénéficie d’un cadre réglementaire avancé, d’une offre diversifiée couvrant vie et non-vie, et d’une forte digitalisation des services. Cette maturité fait de l’Afrique du Sud un modèle pour les autres marchés africains.
Maroc : un acteur stratégique en pleine croissance
Le Maroc, avec 5,5 milliards USD de primes en 2023, représente 8,7 % du marché africain. Le pays se distingue par une forte croissance de la branche vie, portée par des produits d’épargne et de prévoyance innovants. Le taux de pénétration de 3,5 % est supérieur à la moyenne africaine, grâce à une politique active d’inclusion financière et à l’essor de la finance islamique (Takaful). Le Maroc joue également un rôle de hub régional, avec une présence croissante dans plusieurs pays africains.
Égypte, Kenya et Nigeria : des marchés en développement
L’Égypte, le Kenya et le Nigeria constituent les principaux marchés émergents du continent, avec respectivement 2,0, 1,5 et 1,3 milliard USD de primes. Ces pays affichent des taux de pénétration encore faibles, mais leur croissance économique rapide et l’amélioration de l’accès aux services financiers laissent entrevoir un fort potentiel. Les défis restent liés à la fragmentation du marché, au manque de sensibilisation et à la nécessité d’adapter les produits aux besoins locaux.
Côte d’Ivoire et autres pays francophones : un dynamisme contrasté
La Côte d’Ivoire, avec un taux de pénétration de 3 % et un volume de primes de 0,4 milliard USD, se positionne comme un marché dynamique en Afrique francophone. Elle bénéficie d’une concentration du secteur autour de quelques grands acteurs et d’une croissance soutenue dans la branche non-vie, notamment l’assurance automobile et santé. D’autres pays francophones comme le Cameroun et le Sénégal affichent également une progression, mais restent freinés par la fragmentation du marché.
212assurances – 15 juin 2025