Le secteur de la réassurance au Maroc connaît une profonde mutation, marquée par l’ambition de s’imposer comme un acteur de référence sur le continent africain. Ce virage stratégique est incarné par Atlantic Re (ex-Société Centrale de Réassurance, SCR), dont la transformation récente s’appuie sur une vision claire : renforcer la solidité du secteur, accompagner les transitions économiques et climatiques, et promouvoir une culture d’excellence et de proximité. Portée par sa directrice générale Ouafae Mriouah, comme le décrit LA VIE eco dans son édition du 14 juin, cette dynamique s’inscrit dans une logique de diversification maîtrisée, adaptée aux nouveaux défis du marché.
Les causes : une diversification stratégique pour répondre aux nouveaux risques
La mutation de la SCR en Atlantic Re n’est pas qu’un simple changement de nom, mais le reflet d’une stratégie d’investissement et de développement ambitieuse. Selon Ouafae Mriouah, la diversification maîtrisée des placements – combinant sécurité et rendement – est aujourd’hui la clé pour garantir la résilience du secteur face à la volatilité économique, aux risques climatiques et à la transformation numérique.
Cette orientation répond à plusieurs enjeux majeurs :
- La montée des risques climatiques : les catastrophes naturelles et les événements extrêmes se multiplient en Afrique, exigeant des solutions de réassurance robustes et innovantes.
- La digitalisation accélérée : les attentes des clients évoluent, poussant les acteurs à innover et à proposer des produits adaptés à un environnement numérique.
- La compétition régionale et internationale : pour rester compétitif, il faut élargir son champ d’action et s’implanter sur les marchés émergents du continent.
Le plan stratégique Reach2030, dévoilé en 2025, structure cette ambition autour de cinq axes : consolidation du leadership marocain, amplification de la présence africaine, innovation client, solidité financière et développement des talents, sans oublier l’organisation de la CAN 2025 et du Mondial 2030 par le Maroc qui aura des retombées positives multiples sur le secteur de la réassurance.
Impacts sur les écosystèmes de l’assurance et de la réassurance
La transformation d’Atlantic Re a des répercussions majeures sur l’ensemble de l’écosystème régional. D’abord, elle renforce la stabilité financière du secteur, grâce à une gestion rigoureuse des risques et à une capacité accrue à absorber les chocs liés aux sinistres majeurs. En 2024, Atlantic Re a réalisé près de 4 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, dont 30 % à l’international, opérant dans plus de 70 pays avec un réseau de 500 partenaires.
L’ancrage africain d’Atlantic Re, avec des bureaux à Abidjan, Kigali et Le Caire, permet d’accompagner au plus près les marchés locaux et de proposer des solutions sur mesure, adaptées aux spécificités de chaque pays. Ce positionnement fait du Maroc un hub régional de la réassurance, capable de rivaliser avec les plus grands acteurs internationaux.
Pour les assureurs et les assurés, cette dynamique se traduit par une offre plus diversifiée, une meilleure couverture des risques et une plus grande inclusion financière. Atlantic Re s’engage notamment dans la promotion de produits innovants, comme la micro-assurance ou les couvertures contre les risques climatiques, contribuant ainsi à la protection des populations vulnérables et au développement durable du continent.
Ouafae Mriouah souligne que « Atlantic Re incarne une ambition nationale. Il exprime notre volonté de contribuer à un Maroc plus résilient, plus influent, et tourné vers l’Afrique ». Elle met également en avant l’importance de l’intelligence collective et du dialogue avec les parties prenantes, notamment à travers des plateformes comme la FANAF, pour bâtir un écosystème plus résilient et pérenne.
Mesures gouvernementales et cadre d’accompagnement
Le développement du secteur de la réassurance bénéficie d’un environnement réglementaire solide et d’un soutien politique affirmé. Le plan Reach2030 s’aligne sur la vision royale d’un Maroc acteur clé du développement africain, et sur la stratégie nationale d’inclusion financière, qui vise à élargir l’accès aux services d’assurance et de réassurance, en particulier pour les populations vulnérables.
Les autorités marocaines encouragent la transparence, la solvabilité et la bonne gouvernance, tout en facilitant l’innovation et la digitalisation des services financiers. Des dispositifs publics, comme l’assurance-crédit à l’export, sont mis en place pour soutenir les entreprises marocaines sur les marchés internationaux et renforcer la compétitivité du secteur.
Le partenariat d’Atlantic Re avec la FANAF illustre l’engagement du Maroc à accompagner la structuration du marché africain de la réassurance, en favorisant la collaboration et le partage de bonnes pratiques entre les différents acteurs du continent.
Conclusion
La transformation de la SCR en Atlantic Re marque l’avènement d’un nouveau leadership marocain et africain dans la réassurance. Portée par une stratégie de diversification maîtrisée et une vision inclusive, Atlantic Re s’impose comme un pilier de stabilité, d’innovation et de proximité, au service des transitions économiques, climatiques et technologiques du continent.
Comme le résume Madame Ouafae Mriouah, « Atlantic Re aspire à devenir un acteur panafricain de référence, conjuguant excellence technique, proximité et engagement durable ». Ce nouveau cap qu’Atlantic Re est prêt à relever les défis de demain et à accompagner le développement harmonieux du secteur sur l’ensemble du continent.
212assurances – 15 juin 2025
