Le réassureur français Scor a publié au deuxième trimestre 2025 des résultats financiers solides, avec un bénéfice net de 226 millions d’euros et un ratio de solvabilité élevé à 210%, témoignant d’un redressement notable après une année 2024 difficile marquée par un bénéfice quasi nul principalement affecté par la réassurance vie. La rentabilité technique des affaires renouvelées est restée stable, avec une réduction continue de l’exposition aux lignes responsabilité aux États-Unis, ce qui renforce la solidité opérationnelle du groupe.
Cependant, ces bons résultats sont assombris par un conflit juridique majeur opposant Scor au groupe mutualiste français Covéa. Ce différend trouve son origine dans la tentative avortée de rachat de Scor par Covéa en 2018. En juillet 2025, Covéa a déposé une demande d’arbitrage contestant la validité du protocole transactionnel signé en 2021 sous l’égide de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), protocole destiné à apaiser les relations entre les deux groupes après le conflit initial.
Scor considère cette demande comme infondée et a obtenu que le tribunal arbitral maintienne le calendrier initial pour traiter ce litige sans sursis demandé par Covéa. Cette procédure judiciaire crée une incertitude pesante sur le titre Scor en Bourse, qui a chuté suite à cette annonce malgré les performances financières positives publiées simultanément.
Ce bras de fer judiciaire illustre les tensions persistantes dans le secteur français du réassurance entre acteurs majeurs autour des enjeux stratégiques liés aux fusions-acquisitions et accords contractuels. Pour Scor, il s’agit non seulement d’assurer sa stabilité financière mais aussi sa crédibilité face aux investisseurs alors que ses fondamentaux restent solides.
Ce contexte souligne combien les aspects juridiques peuvent impacter lourdement même des entreprises performantes dans le secteur complexe et concurrentiel de la réassurance.