Le rapprochement entre Sanlam et Allianz au Maroc s’inscrit dans une dynamique plus large de fusion africaine.
Ces deux géants de l’assurance unissent leurs forces pour créer un acteur panafricain majeur, capable de rivaliser avec les leaders mondiaux du secteur. Au Maroc, Sanlam et Allianz occupent encore des positions distinctes.
Sanlam est cinquième du marché en termes de primes, tandis qu’Allianz se place neuvième. Cependant, plusieurs signaux stratégiques récents laissent entrevoir une convergence progressive de leurs activités.
Sanlam Maroc : diversification et ouverture sociale
Sanlam Maroc poursuit une stratégie claire : élargir son champ d’action.
La compagnie s’est orientée vers l’investissement privé, couvrant la gestion d’actifs, le capital-investissement, l’ingénierie patrimoniale, l’immobilier et la gestion sous mandat. 👉 Sanlam Maroc lance Sanlam Private Investment : une nouvelle ère pour la gestion patrimoniale au Maroc
Elle a aussi noué un partenariat avec Lana Cash (CIH Bank) pour développer la micro-assurance.
Ce programme cible une clientèle plus large, notamment les personnes non bancarisées.
👉 Lire plus sur le partenariat Lana cash
Allianz Maroc : virage digital et réorganisation
Allianz Maroc mise sur la digitalisation pour renforcer sa présence.
L’entreprise a lancé une plateforme en ligne dédiée à l’assurance santé, facilitant la souscription et la gestion des contrats.
En parallèle, elle a cédé 31 agences et 25 contrats d’agents généraux à Wafa Assurance.
Cette opération, validée par le Conseil de la concurrence en septembre 2025, répond aux engagements pris par les deux groupes pour lever l’interdiction de contrôle conjoint de leurs activités au Maroc.
👉 Décision du Conseil de la concurrence
Performances contrastées mais résilience financière
Sur le plan financier, Sanlam Maroc a connu une baisse de 3 % de son chiffre d’affaires au premier semestre 2025.
Le résultat net a chuté de 31 %, passant de 245 millions à 169 millions de dirhams. 👉 Sanlam Maroc enregistre un recul de 3 % de son chiffre d’affaires au premier semestre
Cette baisse s’explique par le repositionnement de la branche Vie.
En revanche, la Non-Vie reste solide, tirée par les branches automobile et risques d’entreprise.
Les fonds propres ont légèrement progressé pour atteindre 5 167 millions de dirhams, preuve d’une certaine résilience malgré une rentabilité fragilisée.
Le rôle stratégique du Maroc
Le Maroc joue un rôle central dans la fusion Sanlam-Allianz.
L’ACAPS (Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale) suit de près l’évolution du dossier.
Son objectif : prévenir toute concentration excessive du marché.
Cette vigilance vise à garantir que les synergies financières ne nuisent pas à la concurrence ni aux assurés.
L’ACAPS veut s’assurer que la fusion reste bénéfique pour l’écosystème marocain.
Une dynamique panafricaine déjà en marche
Au-delà du Maroc, la fusion Sanlam-Allianz progresse rapidement dans plusieurs pays africains.
En Côte d’Ivoire, la Commission régionale de contrôle a validé la fusion des filiales locales.
Cette intégration vise à renforcer la position du nouveau groupe sur un marché africain en forte expansion, notamment dans les segments Vie et Non-Vie.
Un tournant pour le secteur de l’assurance africaine
En résumé, le rapprochement Sanlam-Allianz au Maroc marque une étape clé vers la création d’un géant panafricain.
Cette fusion s’accompagne d’une réorganisation stratégique, d’une surveillance accrue des régulateurs et d’une ouverture à de nouveaux publics via la micro-assurance et la digitalisation.
Elle illustre les mutations profondes du marché de l’assurance en Afrique :
– plus de technologie,
– plus d’inclusion,
– et plus de synergies régionales.
L’Afrique devient un terrain d’innovation et de consolidation, où le Maroc joue un rôle de plateforme stratégique.



