L’incertitude géopolitique, macroéconomique et les cybermenaces dominent les risques pesant sur la responsabilité civile des mandataires sociaux (RCMS) en 2026, selon le dernier rapport d’Allianz Commercial intitulé Directors and Officers (D&O) Insurance Insights. Dans un contexte mondial marqué par la hausse des défaillances d’entreprises (+6% prévues en 2025 et +5% en 2026 selon Allianz Research), les dirigeants s’exposent à des poursuites personnelles pour manquements à leur devoir de vigilance.
Les tensions commerciales, droits de douane et instabilités politiques impactent tous les secteurs, de l’automobile à la construction. Aux États-Unis, les « méga-faillites » (actifs >1 milliard USD) ont explosé avec 17 cas au S1 2025, multipliant les actions en justice contre les conseils d’administration. En France, les faillites chez les grandes et moyennes entreprises repartent à la hausse, un phénomène inédit depuis longtemps, exposant les dirigeants à des sanctions réglementaires et des litiges actionnariales.
Cyber : 60% des gros sinistres RCMS
Les cyberattaques, notamment les rançongiciels, représentent 60% des grands sinistres cyber (>1 M€) au S1 2025, d’après le rapport Cyber Security Resilience Outlook d’Allianz. Les conseils d’administration sont visés pour défaut de cybersécurité, avec des obligations renforcées en matière de continuité d’activité et de protection des données. Violations, ransomwares ou pannes techniques déclenchent des poursuites d’actionnaires, clients ou régulateurs.
« La fréquence des sinistres RCMS dépasse les niveaux pré-pandémie, avec une gravité accrue en Amérique du Nord », note Jarrod Schlesinger, directeur mondial lignes financières et cyber chez Allianz Commercial. En France, Pauline Vacher, sa responsable locale, observe un marché concurrentiel sous pression tarifaire, mais avec un fort potentiel chez les PME encore sous-assurées en D&O.
Marché dynamique face à une explosion des coûts
Malgré une dynamique soutenue du marché RCMS, les règlements grimpent : +27% au S1 2025 aux USA (moyenne 56 M$), tirés par les actions collectives boursières. En Europe, ESG, DEI et IA compliquent la gouvernance. « Les dirigeants doivent documenter rigoureusement leurs décisions face aux risques insolvabilité », conseille Dan Holloway, expert RCMS mondial chez Allianz.
Ce rapport met en lumière l’urgence pour les entreprises de toutes tailles de renforcer leur gouvernance et leur couverture RCMS, dans un écosystème où insolvabilité et cyber deviennent des menaces existentielles pour les mandataires sociaux.
212assurances – Le site d’information N°1 de l’Assurance au Maroc et en Afrique 03 décembre 2025



