L’Agence nationale de l’assurance maladie se dote d’un plan stratégique 2020-2024

ACCOMPAGNEMENT DE L’ÉTAT DANS L’EXTENSION DE LA COUVERTURE MÉDICALE, RENFORCEMENT DE LA MISSION DE RÉGULATION DE L’ANAM, AMÉLIORATION DE LA GESTION DU RAMED ET RÉALISATION DES ÉTUDES STRATÉGIQUES. TELS SONT LES QUATRE AXES DU PLAN DE L’AGENCE DE RÉGULATION POUR LES QUATRE PROCHAINES ANNÉES.

C’est en début de semaine que l’Agence nationale de l’assurance maladie, régulateur de la couverture médicale de base, a présenté, devant tous les acteurs du secteur son plan stratégique qui doit couvrir les quatre prochaines années. Ce plan, dont l’élaboration a nécessité plus d’une année de travail, répond, selon les responsables de l’agence, à l’engagement du gouvernement pour l’extension de la couverture médicale de base à l’horizon 2030. En 2025, le taux de couverture devrait atteindre 90% contre 68,8% actuellement.

Le chantier de la mise en place d’une Couverture santé universelle (CSU) est confronté au défi important de développement du système de soins qui doit répondre à une double contrainte : la garantie des besoins de santé et la garantie de l’accès à tous à des soins de qualité. L’ANAM, en tant que régulateur au centre de cette relation de soins impliquant l’assuré, le professionnel de santé et l’organisme gestionnaire, se doit, selon sa direction, de faciliter ces relations, offrir un appui technique, produire les outils efficaces qui permettent de maîtriser les dépenses de santé au bénéfice d’une meilleure santé au juste coût pour tous. Ce qui n’est pas encore le cas actuellement. Soit quatorze ans après la mise en place de l’assurance maladie obligatoire. En effet, à ce sujet, les récentes statistiques de l’agence révèlent qu’aujourd’hui encore, en dépit de la mise en œuvre de l’AMO en 2005, la part des ménages dans les dépenses de santé se situe à 50,3% contre une prise en charge dans le cadre de l’AMO de l’ordre de 34,5% seulement. Aussi, on retiendra qu’une très large part des dépenses AMO, soit 93%, est destinée aux cliniques privées. Ce qui réduit bien entendu le recours aux soins dans les hôpitaux. Et limite de ce fait l’accès aux soins à tous, sachant que les cliniques dans leur facturation ne respectent pas la tarification nationale de référence sur la base de laquelle, faut-il le rappeler, s’effectuent les remboursements des gestionnaires de l’AMO. Ce qui explique la part de la contribution des assurés aux dépenses de soins.

Les mesures du plan contribuent à consolider les relations entre les acteurs de l’assurance maladie

La perspective d’une CSU avec un bon niveau de panier de soins et de prise en charge exige que soient mises en place des solutions et des mécanismes de rationalisation de la dépense et de maîtrise de son évolution. Selon l’ANAM, cela doit se faire dans le cadre d’une concertation entre les divers partenaires de l’assurance maladie. Et c’est dans ce cadre que s’inscrit son plan stratégique 2020-2024. Celui-ci s’articule autour de quatre axes importants, notamment l’accompagnement de l’Etat dans l’extension de la couverture médicale de base, la précision et renforcement de la mission de régulateur confiée par la loi à l’ANAM, l’amélioration de la gestion du Ramed et l’accompagnement de sa réforme et enfin la réalisation des études stratégiques pour aider à la décision en matière de régulation. La concrétisation de cette stratégie se fera selon quatre leviers : un système d’information efficace et évolutif, le développement de l’efficience et introduction de nouvelles modalités d’organisation et de management, le renforcement de la communication et l’activation d’un système de suivi et d’évaluation de la réalisation des objectifs définis. Si ce plan reflète la volonté de Repositionnement de l’ANAM et du renforcement de son rôle d’autorité de régulation, de contrôle et d’encadrement du système de couverture de santé au Maroc, il doit aussi contribuer à l’amélioration de la couverture médicale de base. L’état des lieux laisse apparaître globalement que les Marocains sont couverts à hauteur de 68,8% contre le risque maladie. On retiendra aussi qu’ils peuvent accéder à des soins pris en charge selon les tarifs de référence en vigueur et ceci, aussi bien au niveau des établissements publics de santé qu’au niveau des structures privées. Toutefois, cette situation n’est pas tout à fait conforme au projet initial de la couverture médicale de base. En effet, il importe de souligner que si l’AMO a permis une prise en charge importante des dépenses de santé, en moyenne, pour l’ensemble de la population, la part des ménages représente encore 50,7% de cette dépense. D’autre part, l’on constate que certaines catégories de la population sont toujours en attente d’une couverture médicale. L’assurance maladie des travailleurs non salariés et l’assurance maladie des ascendants sont encore en chantier.

Par ailleurs, l’état actuel de la couverture médicale de base présente des imperfections et son extension à l’ensemble de la population nécessite des améliorations. On citera alors le projet d’une réforme importante du RAMED afin de doter ce dispositif d’un nouveau mode de gestion déterminé permettant de prendre en charge l’ensemble des opérations liées à sa bonne gouvernance sur les plans de l’affiliation, de l’immatriculation, de la délivrance des cartes et du suivi des soins dispensés. Mais aussi au niveau de la gestion de ses ressources financières vis-à-vis des pourvoyeurs de soins. Des mesures devront également être actionnées pour corriger certains déséquilibres relevés, notamment la part de la contribution des ménages, le taux de sinistralité et la répartition des dépenses AMO entre le secteur privé et les hôpitaux.

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LVE

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