Tempête de grêle L’assurance agricole déployée

Les agriculteurs invités à faire leurs déclarations dans un délai de 5 jours
Rosacées, olivier, céréales, maraîchage, les cultures les plus touchées

Il a suffi de quelques minutes pour voir s’évaporer plusieurs mois de labeur. La tempête de grêle qui a frappé la région de Fès-Meknès samedi dernier a provoqué d’énormes dégâts. (Lire article). Rosacées, olivier, maraîchage et céréales sont les plus touchées, selon le ministère de l’Agriculture qui a mis en place une commission dédiée pour évaluer l’ampleur des dégâts.

L’objectif est faire jouer l’assurance agricole. Mais dès à présent, la tutelle invite les agriculteurs sinistrés à faire «des déclarations individuelles sur les dommages subis». Ceci, sans attendre que la région soit officiellement déclarée sinistrée. Car, l’enjeu est de taille. La grêle a ainsi décimé ce qui a été «consumé» par la sécheresse.

Selon le ministère de l’Agriculture, «la plupart des cultures touchées par la grêle, bénéficient du programme d’assurance multirisques climatiques contracté auprès de  la Mutuelle agricole marocaine d’assurances».

Les agriculteurs ayant souscrit à cette assurance, «sont invités à faire leur déclaration  et les déposer auprès des Directions provinciales de l’agriculture dans un délai ne dépassant pas 5 jours tel que stipulé par la procédure».

Pour le moment, les dégâts sont visibles sur certaines productions arboricoles: pommes, prunes, cerises, abricots et raisins. Il en est de même des céréales, en particulier le blé dur qui n’est pas encore arrivé à maturité. En revanche, pour ce qui est de l’olivier, dont Fès-Meknès compte parmi les principales régions de production oléicole, il est encore prématuré pour déterminer l’étendue des pertes à venir. La culture se trouve en effet en phase de formation des fruits. Or, l’olivier existe, pour l’essentiel des plantations, hors zones exposées au phénomène de la grêle. Ces zones ne sont pas équipées par des filets anti-grêle.

Par ailleurs, il est à redouter le phénomène de germination du blé dur dans d’autres régions, en particulier la Chaouia et les Doukkala qui viennent d’enregistrer de fortes précipitations. Ces dernières  pourraient avoir un impact négatif sur la qualité des grains matérialisé notamment par la germination sur les épis. On se souvient de la campagne 2010-2011 durant laquelle, les pertes avaient atteint entre 30 et 50% des récoltes.

A tel point qu’une part importante de la production céréalière avait été destinée à la provende. Il reste entendu que ces précipitations, même si elles ne sont pas généralisées, devraient profiter aux légumineuses, aux réserves des barrages ainsi qu’aux nappes phréatiques. Ce qui est une aubaine en cette période marquée par la rareté de la ressource hydrique.

Abdelaziz GHOUIBI | Edition N°:5778 Le 09/06/2020

Total
0
Shares
Previous Article

Tempête de grêle à Fes-Meknès : Seuls 600 ha assurés chez la Mamda

Next Article

Solidarité face au Covid 19 : Encore un effort, Messieurs les assureurs !

Related Posts