Le gouvernement table sur 700.000 contrats d’assurance inclusive à fin 2022

Le ministère des Finances table sur 700.000 contrats d’assurance inclusive à fin 2022. Plusieurs chantiers s’accélèrent afin d’inciter les assureurs à étoffer les offres de manière à cibler les segments exclus et vulnérables de la population. C’est l’un des engagements pris par le gouvernement dans le cadre de l’accord de prêt de 120 millions d’euros signé en décembre dernier avec la Banque africaine de développement pour renforcer l’inclusion financière.

Le gouvernement met les bouchées doubles pour accélérer l’inclusion en assurance des marocains. Selon nos informations, le ministère des Finances table sur 700.000 contrats d’assurance inclusive à fin 2022 pour renforcer la protection et l’intégration économique des populations cibles, particulièrement les ménages à faible revenu et les TPE. En partenariat avec l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et les assureurs, le ministère a pour objectif d’encourager les propositions d’offres d’assurance inclusive plus étoffées de manière à cibler les segments exclus et vulnérables de la population. D’ailleurs, c’est l’un des engagements pris par le gouvernement dans le cadre de l’accord de prêt de 120 millions d’euros signé en décembre dernier avec la Banque africaine de développement pour renforcer l’inclusion financière. Pour y arriver, plusieurs chantiers s’accélèrent sur le plan réglementaire et opérationnel. Ainsi, après son homologation par arrêté daté du 20 avril 2021, le ministère des Finances a engagé le processus de publication de la circulaire de l’ACAPS introduisant la définition de la micro-assurance et permettant la diversification des canaux de distribution de l’assurance inclusive notamment à travers les établissements de paiement. Cette réforme vise à renforcer l’accès aux produits d’assurance à un plus grand nombre de citoyens permettant, in fine, de renforcer l’inclusion financière des jeunes, femmes, TPE et du monde rural. Sur le plan opérationnel, l’ACAPS, en concertation avec le secteur, a déjà élaboré des modèles de contrats de micro-assurance. Par ailleurs, l’Autorité a obtenu l’accord du fonds Deauville pour le financement du premier exercice du baromètre de l’assurance inclusive, avec, au programme, une enquête de pénétration annuelle. L’objectif de cette enquête est de suivre du côté de la demande le niveau d’accès des populations cibles à l’assurance et d’apprécier l’impact des diverses mesures et initiatives prises. Les résultats de ce premier exercice de l’étude étaient attendus pour fin 2021. En outre, le Maroc a été sélectionné par l’Initiative Accès à l’Assurance (A2ii) pour participer à la seconde session de l’«Inclusive Insurance Innovation Lab» (2020-2021).

Dans ce cadre, une équipe nationale représentant les principales parties prenantes de l’assurance inclusive a participé à des ateliers pour mieux connaitre les populations cibles de l’assurance inclusive et rechercher des concepts et produits ayant le potentiel de répondre à leurs besoins de manière innovante. Selon l’ACAPS, plusieurs concepts innovants ont ainsi été retenus par l’équipe et seront développés sous forme de prototypes. En octobre dernier, en collaboration avec la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR), l’ACAPS avait présenté les résultats de cette expérience aux assureurs en vue d’améliorer l’accès à l’assurance à l’ensemble des populations. D’autres actions sont envisagées par l’ACAPS pour inciter à l’innovation dans l’assurance inclusive. Pour le ministère des Finances, l’assurance inclusive peut avoir un grand essor grâce à l’innovation et la technologie qui peuvent contribuer à réinventer d’autres formes de protection sociale répondant à de nouveaux besoins exprimés par des personnes sans emploi qui créent leur entreprise, par des retraités bénéficiant d’une pension modeste, des travailleurs non salariés peu ou moyennement qualifiés subissant des fluctuations de revenus importantes.

Pour la FMSAR, 2022 sera ainsi l’année de l’accélération de la transformation digitale du secteur. Parmi les actions majeures, figure une étude conjointe entre l’ACAPS et la FMSAR pour la distribution des produits à l’ère du digital. Elle consiste à mettre en place les prérequis réglementaires et les conditions idoines pour permettre un développement harmonieux de la vente par ce canal. L’objectif étant notamment l’élargissement de la couverture pour accompagner la stratégie nationale de l’inclusion financière. Et ce n’est pas tout. Dans le cadre du renforcement du rôle du secteur de la microfinance dans le développement de l’inclusion financière et la lutte contre la pauvreté, le gouvernement, suite à un large processus de concertation, a préparé et adopté la loi permettant la mise à niveau du cadre juridique régissant l’activité de microfinance. Outre la définition de la forme juridique des institutions de microfinance, les grandes lignes de ce projet portent sur la diversification de l’offre pour l’étendre à l’épargne et à la micro-assurance.

Moncef Ben Hayoun, 16 janvier 2022 – Lematin.ma

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