Lors de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS 2025), tenu à Casablanca, Ismael Belkhayat, CEO de Chari.ma, a livré sa vision de la convergence entre fintech et assurance. Pour lui, la micro-assurance représente un levier concret d’inclusion et de protection sociale pour les populations non bancarisées.
Une vision claire : relier paiement et protection
« Nous sommes aujourd’hui à l’AFIS, le rendez-vous incontournable des métiers de la finance. En tant qu’établissement de paiement, Chari est éligible à l’obtention d’une autorisation délivrée par l’ACAPS afin de distribuer des produits et des services de micro-assurance », explique Ismael Belkhayat.
Cette perspective illustre une tendance forte du marché marocain : les fintechs élargissent désormais leur champ d’action au-delà du paiement pour intégrer des services d’assurance accessibles.
Grâce à la digitalisation, ces plateformes peuvent atteindre des populations souvent exclues du système bancaire traditionnel.
Inclusion financière et assurance : un même combat
« L’ambition des établissements de paiement est de faire de l’inclusion financière et de toucher une population qui n’est pas encore bancarisée », souligne-t-il.
L’inclusion financière ne se limite plus à l’ouverture d’un compte.
Elle doit s’accompagner d’un accès aux produits de prévoyance essentiels : assurance décès, obsèques, santé ou micro-crédit assuré.
En associant paiement mobile et micro-assurance, Chari.ma veut ainsi offrir des filets de sécurité à ceux qui en sont aujourd’hui dépourvus.
Un levier de croissance pour le secteur de l’assurance
« Avec la possibilité d’obtenir une autorisation de l’ACAPS, l’ambition est d’augmenter le taux de pénétration de certains produits de micro-assurance tels que l’assurance décès ou obsèques », précise Ismael Belkhayat.
Ce positionnement ouvre de nouvelles perspectives au marché marocain.
Les établissements de paiement, par leur proximité et leur agilité technologique, deviennent des canaux puissants de distribution assurantielle.
Cela répond directement à l’un des défis majeurs soulevés à l’AFIS 2025 : faire passer le taux de pénétration de l’assurance en Afrique de 3 % à 10 % d’ici la prochaine décennie.
Micro-assurance : un outil social avant tout
« L’idée est de pouvoir toucher cette population qui utilise des comptes de paiement pour leur proposer des produits d’assurance qui pourraient les aider dans leur quotidien. »
Cette approche incarne un changement profond :
l’assurance ne se limite plus à un contrat, mais devient un service de proximité, intégré dans les usages digitaux du quotidien.
C’est aussi une opportunité économique et sociale, capable d’améliorer la résilience des foyers face aux imprévus, tout en soutenant la croissance inclusive du pays.
Vers une nouvelle génération d’assureurs-digitaux
Avec des acteurs comme Chari.ma, l’assurance marocaine entre dans une nouvelle ère hybride, où les fintechs deviennent partenaires des assureurs.
Le modèle classique d’intermédiation laisse place à des solutions plus fluides, personnalisées et intégrées dans la vie numérique des citoyens.
Le message d’Ismael Belkhayat est clair :
l’avenir de l’assurance passera par la technologie, la proximité et l’inclusion.
