Assurances au Maroc: Croissance record et fondamentaux solides en 2025

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Assurances au Maroc: des fondamentaux solides dans un environnement financier porteur. Le secteur des assurances au Maroc continue de démontrer une remarquable résilience et une santé financière robuste, comme l’a récemment souligné le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) lors de sa vingt-deuxième réunion tenue au siège de Bank Al-Maghrib. À fin octobre 2025, les primes émises ont atteint 53,6 milliards de dirhams, marquant une hausse de 8,1 % en glissement annuel. Cette performance positive concerne à la fois la branche non-vie, en croissance de 7,9 %, et la branche vie, qui progresse de 8,3 %[1][2][6]. Ces chiffres traduisent non seulement la solidité des fondamentaux du secteur, mais aussi une demande soutenue de la part des ménages et des entreprises, dans un contexte économique globalement favorable.

Une croissance soutenue des primes émises

La progression des primes émises est un indicateur clé de la vitalité du marché assurantiel marocain. Selon les données du CCSRS, cette dynamique positive s’inscrit dans la continuité d’une trajectoire ascendante observée ces dernières années. La branche non-vie, qui englobe les assurances automobiles, habitation et responsabilité civile, représente une part importante de cette croissance. Elle bénéficie d’une demande accrue liée à l’expansion du parc automobile et à la sensibilisation croissante des entreprises à la gestion des risques.

De son côté, la branche vie connaît une accélération notable, portée par l’intérêt grandissant des Marocains pour l’épargne longue durée et les produits d’assurance liés à la retraite. Cette hausse de 8,3 % reflète une maturation du marché, où les assureurs diversifient leurs offres pour répondre aux besoins d’une classe moyenne en expansion. Dans l’ensemble, ces performances confirment le rôle croissant des assurances comme pilier de l’économie nationale, contribuant à la stabilité financière et au financement des investissements.

Des résultats financiers en nette amélioration

Au-delà de la croissance des encours, le secteur affiche des résultats nets en progression de 13,4 % en glissement annuel, principalement grâce à la solidité de l’activité financière. Le portefeuille des placements des compagnies d’assurances s’est apprécié de 5 %, atteignant 257,9 milliards de dirhams à fin octobre 2025. Cette évolution est particulièrement soutenue par l’accumulation de plus-values latentes, fruit d’un environnement de marché favorable et d’une gestion prudente des actifs.

Ces plus-values, issues principalement des investissements en obligations d’État, actions et immobilier, renforcent la rentabilité des assureurs. Elles permettent non seulement de compenser les charges opérationnelles, mais aussi de dégager des marges pour des innovations produits et une meilleure protection des assurés. Dans un contexte où la rentabilité reste un enjeu central pour la pérennité des acteurs, ces chiffres constituent un signal encourageant.

Solvabilité et résilience : des marges de manœuvre confortables

L’un des points forts mis en exergue par le CCSRS est la solvabilité moyenne du secteur, qui reste largement supérieure au minimum réglementaire en vigueur. Contrairement au secteur bancaire, où des ratios spécifiques comme le fonds propres de catégorie 1 (13,8 %) et global (16,4 %) sont détaillés, les assurances bénéficient d’un référentiel prudentiel adapté qui garantit une marge de sécurité substantielle.

Cette robustesse est d’autant plus précieuse que le secteur des assurances joue un rôle croissant dans le financement de l’économie marocaine et la stabilité du système financier global. Les tests de résistance macroéconomiques, bien que principalement appliqués au bancaire, soulignent une résilience sectorielle face à des chocs sévères, comme des hausses de taux d’intérêt ou des ralentissements conjoncturels. Pour les assurances, cette solidité se traduit par une capacité à absorber les sinistres exceptionnels, tels que ceux liés aux catastrophes naturelles, sans compromettre la protection des souscripteurs.

Contexte macroéconomique et rôle dans la stabilité financière

Le CCSRS dresse un tableau globalement rassurant du système financier marocain, où les assurances s’intègrent harmonieusement aux secteurs bancaire et des marchés financiers. Tandis que le bancaire consolide ses équilibres avec des ratios de solvabilité supérieurs aux minima (12,3 % et 14,3 % en base consolidée), les assurances confirment leur contribution à la stabilité systémique. Le taux des créances en souffrance dans le bancaire reste élevé à 8,7 %, mais provisionné à 69 %, un élément qui n’impacte pas directement les assurances mais illustre la vigilance requise.

Dans ce paysage, les infrastructures des marchés financiers affichent une faible exposition aux risques, renforçant l’ensemble du système. Le secteur assurantiel, par sa taille et sa complexité croissante, assume des responsabilités accrues. Il finance l’économie via ses placements massifs et protège les acteurs contre les aléas, favorisant ainsi une croissance inclusive.

Défis et perspectives : vigilance et innovation

Malgré ces fondamentaux solides, le CCSRS appelle à une vigilance continue. À mesure que le secteur gagne en envergure, il fait face à des défis comme la concurrence accrue, la digitalisation et les risques climatiques. La mise en œuvre de la feuille de route LBC-FT (lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme), en vue d’une évaluation internationale, mobilise l’ensemble des parties prenantes. Cela inclut les assureurs, qui doivent renforcer leurs dispositifs de conformité.

Sur le plan prospectif, le secteur est bien positionné pour capitaliser sur la reprise économique post-pandémie et les réformes structurelles. L’introduction de produits innovants, comme les assurances paramétriques contre les risques agricoles ou cyber, pourrait stimuler davantage la croissance. De plus, l’inclusion financière progresse, avec une pénétration assurantielle encore perfectible par rapport aux standards régionaux.

Impact sur les assurés et l’économie réelle

Pour le grand public, ces performances se traduisent par une meilleure protection et des tarifs potentiellement stables. Les ménages bénéficient d’une couverture élargie en vie et non-vie, tandis que les entreprises sécurisent leurs opérations. Le rôle des assurances dans la résilience économique est crucial : lors de crises comme le séisme d’Al Haouz en 2023, le secteur a démontré sa capacité à indemniser rapidement, renforçant la confiance.

Ainsi, les conclusions du CCSRS confirment que le secteur des assurances marocain est un bouclier solide face aux risques systémiques. Avec des primes en hausse, des résultats en amélioration et une solvabilité irréprochable, il incarne la maturité du système financier national. Toutefois, la pérennité de cette trajectoire repose sur une régulation proactive et des investissements stratégiques. Pour les acteurs et les régulateurs, l’heure est à la consolidation des acquis tout en anticipant les mutations à venir.

212assurances – Le site d’information N°1 de l’Assurance au Maroc et en Afrique – 28 décembre 2025

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