Les vagues de chaleur, phénomène aggravé par le changement climatique, ont un impact économique significatif qui pourrait également concerner le Maroc. Bien que les études récentes se concentrent principalement sur l’Europe et d’autres grandes économies mondiales, elles offrent un cadre pertinent pour estimer les effets potentiels sur la croissance du PIB marocain.
Selon une analyse d’Allianz Trade publiée en juillet 2025, les vagues de chaleur pourraient coûter environ 0,5 point de pourcentage au PIB européen en 2025. Ce chiffre varie selon la région et l’exposition aux températures extrêmes : par exemple, l’Espagne pourrait perdre jusqu’à 1,4 point, tandis que des pays moins exposés comme l’Allemagne subiraient une perte moindre (0,1 point).
Le Maroc partage avec ces pays méditerranéens des conditions climatiques similaires et connaît déjà des épisodes fréquents de canicule. Par conséquent, il est raisonnable d’estimer que les vagues de chaleur pourraient amputer entre 0,3 à 1 point du PIB marocain selon leur intensité et durée. Cette estimation s’appuie sur la corrélation observée entre températures extrêmes et baisse de productivité économique dans des secteurs clés tels que l’agriculture, le tourisme ou encore la construction.
Mécanismes économiques impactés par les vagues de chaleur au Maroc
– Baisse de productivité du travail : Une journée avec plus de 32°C peut équivaloir à une demi-journée perdue en termes d’activité productive. Cela affecte particulièrement les travailleurs exposés aux conditions extérieures (agriculteurs, ouvriers du bâtiment).
– Réduction des rendements agricoles : Le stress thermique nuit aux cultures sensibles à la sécheresse ou à la température élevée.
– Diminution du tourisme : Les fortes chaleurs peuvent dissuader certains touristes saisonniers habituels.
– Coûts accrus liés à la santé publique: Augmentation des dépenses médicales liées aux maladies liées à la chaleur.
Incidence possible sur la sinistralité assurance au Maroc
L’impact économique direct n’est pas le seul effet notable. Les compagnies d’assurance pourraient aussi voir une augmentation sensible de leur sinistralité liée aux conséquences physiques des canicules:
– Augmentation des sinistres liés aux incendies: La sécheresse accentuée favorise les feux dans zones rurales ou périurbaines,
– Dommages matériels accrus: Canicules prolongées peuvent endommager infrastructures routières (déformations), réseaux électriques (surcharges), bâtiments,
– Sinistres santé: Hausse probable des demandes liées aux risques sanitaires exacerbés par ces épisodes,
– Risques agricoles couverts: Pertes accrues pouvant entraîner davantage d’indemnités versées pour assurances récoltes.
Ainsi, on peut anticiper une pression croissante sur le secteur assurantiel marocain qui devra adapter ses modèles actuariels face à ce risque climatique physique croissant. Cela pourrait se traduire par une hausse progressive des primes ou un renforcement nécessaire dans certains segments spécifiques comme l’assurance agricole ou habitation face au risque incendie.
Même si aucune étude précise ne quantifie encore exactement cette perte pour le Maroc comme cela a été fait pour certains pays européens, il est clair que les vagues de chaleur représentent un facteur susceptible d’amputer plusieurs dixièmes voire près d’un point entier du PIB national. Elles induisent aussi un accroissement probable notable dans la sinistralité assurance liée tant aux dommages matériels qu’aux impacts sanitaires. Ces éléments soulignent l’urgence pour tous acteurs économiques marocains, publics comme privés, d’intégrer pleinement ce risque climatique majeur dans leurs stratégies futures.
212assurances – 02 juillet 2025
