Assurances en Afrique en 2025: baisse des tarifs, défis structurels et opportunités numériques pour un marché en mutation

Un infographique coloré présente la baisse moyenne de 4 % des tarifs en Afrique depuis début 2025, avec des flèches descendantes reliées à différentes régions du continent. Il met en avant la dynamique concurrentielle et l’amélioration de la capacité de réassurance, facteurs-clés pour l’expansion du marché
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En 2025, le secteur des assurances en Afrique suit une tendance mondiale marquée par une baisse des tarifs observée au deuxième trimestre, reflétant un contexte économique et concurrentiel en mutation. Cette retro-dynamique s’inscrit dans un environnement où l’Afrique demeure à la fois un foyer important de sinistres, notamment en assurance-crédit, et un marché porteur d’opportunités malgré les défis structurels.

La baisse des tarifs d’assurance au T2 2025 est liée à plusieurs facteurs globaux qui impactent aussi le continent africain. La concurrence accrue entre assureurs pousse les prix vers le bas tandis que les innovations technologiques favorisent l’émergence de nouveaux modèles d’affaires plus efficaces et moins coûteux. Au Maroc, par exemple, Saham Bank illustre cette évolution avec sa filiale Saham Paiements qui investit dans la digitalisation pour améliorer l’accès aux services financiers et d’assurance.

Cependant, ce contexte favorable à la réduction des coûts tarifaires ne doit pas masquer les difficultés rencontrées sur le continent. Entre 2000 et 2024, près de 96 compagnies d’assurance et de réassurance ont fait faillite en Afrique selon un rapport canadien (PACICC), principalement dans le segment IARD (incendies, accidents et risques divers). Ces défaillances sont concentrées dans certains pays comme le Nigeria, le Zimbabwe ou encore le Kenya. Ce phénomène souligne la fragilité du secteur face aux risques économiques locaux mais aussi aux exigences croissantes du marché.

Par ailleurs, l’Afrique reste particulièrement exposée aux sinistres liés à l’assurance-crédit. Malgré une baisse globale des sinistres mondiaux en 2024, elle concentre une part significative de ces derniers. Cela s’explique par la vulnérabilité financière persistante de nombreuses entreprises locales ainsi que par les incertitudes politiques ou économiques qui pèsent sur certaines régions. Néanmoins, cette situation ouvre également des perspectives importantes : la croissance économique continue dans plusieurs pays africains, combinée à des réformes structurelles  et ainsi, améliore progressivement la stabilité nécessaire pour développer davantage ce segment.

L’adoption croissante du numérique joue ici un rôle clé pour renforcer l’accès à l’assurance-crédit notamment auprès des PME souvent exclues auparavant. Les innovations digitales permettent non seulement d’améliorer la gestion du risque mais aussi de proposer des produits mieux adaptés aux besoins spécifiques du marché africain émergent.

Enfin, il convient de souligner que malgré ces avancées techniques et commerciales positives pour réduire les tarifs tout en élargissant la couverture assurantielle sur le continent africain, beaucoup reste à faire concernant la pénétration réelle de l’assurance auprès des populations. Par exemple en Côte d’Ivoire comme ailleurs subsistent encore un faible taux de pénétration dû notamment au manque d’éducation financière ou au déficit infrastructurel qui freinent encore largement son développement massif.

Donc, pour résumer, l’Afrique suit globalement une tendance baissière mondiale sur les tarifs d’assurance au T2 2025, sous influence concurrentielle et technologique. Le secteur fait face cependant à une forte volatilité avec un nombre important de faillites, surtout chez les assureurs dommages depuis deux décennies. L’assurance-crédit demeure critique avec beaucoup de sinistres, mais aussi des opportunités grâce aux progrès économiques locaux et digitaux. La digitalisation est une clé pour améliorer l’accès et l’efficacité sectorielle (exemple marocain). Le développement durable passe enfin par une meilleure inclusion assurantielle via l’éducation financière et les infrastructures adaptées.

212assurances – 28 juillet 2025

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