Banques et assurances : quelles prédictions pour l’exercice 2021 ?

Dans une note récente de bilan de 2020, année marquée par la crise sanitaire et de perspectives 2021, les analystes de BMCE Capital se sont attardés sur les secteurs cotés en bourse (Banques, Assurances, telecoms, NTI…).

En ce qui concerne les banques, il est attendu une hausse des crédits bancaires (+4,3% en 2020 et en 2021, selon BAM) profitant notamment de la dynamique des Produits Damane Oxygène (18 Mds de DH) et Damane Relance (22 Mds de DH). Cette tendance positive profite par ailleurs des mesures d’appui de politiques budgétaire et monétaire ainsi que du processus de renforcement des fonds propres des Banques.

Aussi, la résilience des banques face au choc induit par la crise sanitaire suite à l’étude d’impact et à l’exercice du macro stress-test conduits au 4 ème trimestre 2020 augure d’une orientation à la hausse des crédits bancaires.

« Une bonne tenue est escomptée en 2021e du PNB des Banques de notre Scope (+6% à 55 Mds de DH) tenant compte de l’hypothèse d’une reprise d’activité davantage soutenue à partir de la fin du T1 2021 devant se traduire par une hausse de l’ensemble de ses composantes (+5,7% de la marge d’intérêt, +6,6% de la marge sur commissions et +5,4% du résultat sur opérations de marché) », prévoient les analystes de BMCE Capital.

Il est par ailleurs anticipé une hausse de +17,5% du RBE des Banques en 2021e à 27,9 Mds de DH en raison principalement de la non-récurrence supposée de la contribution au Fonds COVID-19 ;

Autre mesure importante en faveur du secteur est l’annonce par BAM durant le T2 2020 de l’assouplissement, sur une période de 12 mois , des règles prudentielles à travers la fixation des seuils réglementaires à 8,5% pour le ratio Tier 1 et à 11,5% pour le ratio de solvabilité global. Cette mesure pourrait offrir au secteur une marge de manœuvre sur le volet réglementaire.

Les stratégistes étayent leur analyse en faisant le focus sur le Groupe Banques Populaires. Les prévisions reposent essentiellement sur :

  • Consolidation attendue de son positionnement au Maroc (une part de marché du CPM de 26,9% en termes de dépôts et de 23,4% en termes de crédits au S1 2020), notamment suite à l’émission d’un emprunt obligataire subordonné en décembre 2020 pour un montant de 1,5 Md de DH devant renforcer son ratio de solvabilité global (12,87% au S1 2020 sur base consolidée) ;
  • Amélioration attendue du coût du risque en 2021e (-23,7% à 3,7 Mds de DH) avec un taux du coût du risque de 1,4%, soit un niveau inférieur à celui de 2020e (1,9%) et largement supérieur au niveau enregistré en 2019 (1%), suite à l’adoption en 2020 d’une politique de provisionnement anticipative et prudente.
  • Profil de résilience avérée avec un matelas de provisions très confortable (une PRG de 4,8 Mds de DH au S1 2020 dont l’affectation est libre à hauteur de 50%) et un fonds de soutien de 4,4 Mds de DH lui permettant de faire face aux différents changements réglementaires impactant le secteur ;
  • Possibilité de réalisation de Plus-Value en 2021 en cas de nouvel apport d’actifs à des OPCI / titrisation (à l’instar de 2020 avec l’apport par la BCP et les BPR de 170 agences à l’OPCI PATRIMOINE PREMIUM SPI-RFA représentant une valeur de cession de l’ordre de MAD 1 Md) ;
  • Emergence possible d’une nouvelle dynamique en lien avec le changement majeur attendu dans le tour de table de la Banque suite à la réforme du CPM prévoyant une dilution des BPR dans le capital de BCP (de près de 52% actuellement à 34% à terme) ;
  • Déploiement de la stratégie du Groupe à horizon 2026 s’appuyant notamment sur le Renforcement du Leadership Technologique et la mise en place d‘un modèle opérationnel performant et ancré localement.

Reprise escomptée de l’épargne et de la branche Auto

Concernant le secteur des assurances, les analystes prévoient une progression du CA du secteur en 2021 (+6% pour les assureurs cotés à 19,1 Mds de DH) grâce notamment à une reprise escomptée de l’Epargne ainsi que de la Branche Automobile, en lien avec une amélioration anticipée de la situation économique. La progression des primes émises repose par ailleurs sur :

  • L’assouplissement de certaines règles de provisionnement par l’ACAPS notamment en termes de primes ou cotisations impayées par les souscripteurs devant permettre au secteur de faire face à la crise ( des pertes de l’ordre 700 MDH au S1 2020) ;
  • L’annonce par l’ACAPS de la possibilité de prendre de nouvelles décisions pour accompagner le secteur telles que le report de l’entrée en vigueur de la provision pour risque tarifaire ;
  • La reprise attendue du marché boursier marocain en 2021 devant conduire à une amélioration du résultat financier des assureurs (+24% à 2,6 Mds de DH pour le secteur coté) ;
  • Retour anticipé des plus-values latentes des opérateurs à un niveau normatif en 2021 suite à une baisse de 50% à fin juin 2020 à 15 Mds de DH ;
  • Possibilité de recours aux OPCI afin d’atténuer la dégradation du résultat financier.

19 janvier 2021 – EcoActu

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