Dans son discours d’ouverture de le 7e RDV de l’assurance, ce 31 mars 2021, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun a interpellé les compagnies d’assurance et de réassurance de saisir les opportunités d’investissement qu’offre le Fonds Mohammed VI. L’occasion pour le ministre d’annoncer de nouvelles mesures relatives à l’assurance inclusive qui seront actées la semaine prochaine.
La 7ème édition du rendez-vous de l’assurance intervient cette année dans un contexte profondément perturbé par les effets de la pandémie liée à la Covid-19. Dans son intervention, le ministre de l’Economie et des Finances rappelle que le choix de la thématique assurance inclusive s’inscrit parfaitement dans le contexte actuel qui incite à l’accès aux populations défavorisées aux produits d’assurance.
Il rappelle par ailleurs les mesures draconiennes prises par le Maroc pour faire face aux chocs d’ampleur engendrés par la pandémie du Coronavirus.
Parmi les mesures, il cite l’élargissement de la protection sociale pour couvrir l’ensemble des citoyens. « La pandémie a montré l’importance de couvrir les lacunes de la protection sociale pour prévenir de nouvelles crises », annonce Mohamed Benchaâboun.
Le ministre rappelle l’appel du Souverain à l’élargissement de la couverture sociale à l’ensemble des citoyens d’ici 2025.
C’est dans ce cadre qu’une loi-cadre a été adoptée permettant la généralisation de l’assurance maladie obligatoire avant fin 2023, la généralisation de l’allocation familiale, de l’indemnité de perte d’emplois et de la retraite avant 2025. Le financement de ce chantier s’appuie sur la restructuration du système à travers des filets de sécurité sociaux existants, la solidarité (les contributions de certaines catégories sociales) et l’appui de l’Etat.
Et dans le but de freiner le ralentissement économique, la montée du chômage et mettre l’économie sur les rails d’une reprise rapide et rigoureuse, il est prévu un plan de relance.
Ledit plan prévoit l’injection de 120 Mds de DH à travers deux mécanismes spécifiques. Le premier repose sur de nouveaux mécanismes de garantie de crédits par l’Etat adossés à une profonde refonte du système de garantie. Ce qui permettra de mobiliser près de 8 Mds de dollars de crédits garantis par l’Etat.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la transformation de la CCG en société anonyme.
Le second s’appuie sur le fonds Mohammed VI pour l’investissement et qui marque une nouvelle dimension du soutien de l’Etat à l’économie parce qu’il renforce le rôle de la puissance publique dans l’investissement tout en apportant les corrections nécessaires aux dysfonctionnements.
Ce fonds vise à mobiliser 45 Mds de DH dont 15 Mds provenant de l’Etat comme une intervention publique visant à apporter à des entreprises et à des projets d’infrastructure viables des financements à long terme, en fonds propres ou en quasi fonds propres.
Benchaâboun saisit alors l’occasion pour interpeller les compagnies d’assurances et de réassurance afin d’accompagner cette dynamique et de saisir l’opportunité d’investissement qu’offre le Fonds Mohammed VI et les fonds thématiques sectoriels qui en émanent pour soutenir la croissance de la PME à haut potentiel et accompagner la dynamique de croissance dans le contexte post crise.
« Dans ce contexte de sortie de crise et de relance, la priorité accordée à l’inclusion économique s’est nettement renforcée comme le dénote le chantier de la généralisation de la protection sociale. Le secteur financier joue un rôle important en ce qui concerne la réduction des inégalités et le renforcement de l’inclusion… », explique Benchaâboun.
L’objectif de l’inclusion financière est de permettre à un grand nombre de ménages un accès plus aisé aux services financiers. Le Maroc a très tôt pris conscience des enjeux liés à l’inclusion financière et lancé la stratégie de l’inclusion financière en collaboration avec la Banque Centrale.
L’assurance inclusive constitue l’un des principaux leviers dans la mesure où elle permet d’atteindre même les plus démunis voire les plus vulnérables aux risques.
L’assurance inclusive peut avoir un grand essor grâce à l’innovation et à la technologie qui peuvent contribuer à réinventer de nouvelles protections sociales au profit des personnes vulnérables.
“Dans une semaine, nous allons tenir la deuxième réunion du Conseil national de l’inclusion financière qui réunira l’ensemble des parties prenantes. Au cours de cette réunion, plusieurs mesures seront actées. Certaines concernent le secteur de l’assurance et visent l’assurance inclusive qui pourra se développer rapidement en se basant sur de nouveaux canaux de distribution (Etablissements de paiement, digital et paiement mobile)”, annonce M. Benchaâboun.
D’autres mesures plus structurantes pour l’assurance inclusive seront introduites dans le prochain amendement du Code des assurances.
S’agissant de la résilience aux risques dont les pandémies et le changement climatique, le travail se fait actuellement sur l’extension du régime des évènements catastrophiques (FSEC) pour couvrir les populations contre les pandémies ou d’autres risques émergents comme les cyber-risques ou ceux induits par la sècheresse. “Le secteur des assurances est le principal partenaire sur lequel nous comptons pour l’aboutissement de ce chantier à l’instar du partenariat public-privé qui a abouti à la mise en place du régime de couverture contre les risques catastrophiques”, conclut Benchaâboun.
31 mars 2021 – Soubha Es-Siari – EcoActu