Dossier: Déferlante RSE dans le secteur des assurances (Partie II)

Après une première partie de notre dossier consacré à la RSE dans le secteur des assurances, et qui a porté sur la prise de conscience mondiale du secteur face aux défis du développement durable,  212Assurances explore cette semaine les engagements pris par le secteur au Maroc, sous la tutelle du régulateur.  

Le Maroc a présenté sa feuille de route pour l’alignement du secteur financier marocain sur le développement durable en marge de la COP de Marrakech. Les régulateurs du secteur financier (Bank Al-Maghrib, l’ACAPS, l’AMMC, le ministère des Finances) ainsi que les représentants du privé (GPBM, FMSAR) en sont les signataires. 

Engagements pris

Le Maroc s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 32% à horizon 2030. La mise en œuvre de cet engagement nécessite une mobilisation forte de l’ensemble des acteurs de la société marocaine, au premier rang desquels, le secteur financier dans son ensemble, appelé à financer et à soutenir la transition vers une économie plus durable, notamment les projets d’atténuation de l’empreinte carbone de l’économie nationale et ceux d’adaptation au changement climatique, à investir dans des actifs moins nocifs pour l’environnement et à s’impliquer davantage dans la sensibilisation sur les préoccupations environnementales et sociales et partant, favoriser l’émergence de bonnes pratiques. 


En tant que source de financement et investisseurs, les établissements de crédit, les compagnies d’assurances et les intervenants au niveau du marché de capitaux, ont un rôle majeur à jouer en offrant des instruments et produits de financement durables ou «verts», destinés aux projets de développement durable. Cette finance durable doit s’appuyer sur un dispositif de gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance à même d’identifier les risques et de mesurer les impacts induits par les projets financés sur l’environnement et de suivre les actions correctives à mettre en œuvre par leur porteurs. 

Ce dispositif devrait également permettre de quantifier l’empreinte carbone des portefeuilles d’actifs détenus par les acteurs financiers de façon à engager les mesures correctrices pour sa réduction. En tant que conseillers, ces institutions financières ont un rôle de sensibilisation et d’éducation des opérateurs économiques aux préoccupations environnementales, sociales et de durabilité. Elles doivent, pour cela, faire preuve d’exemplarité en la matière en favorisant l’émergence d’une véritable culture interne des risques environnementaux et sociaux et en communiquant régulièrement sur les actions entreprises dans ce domaine.

Engagements des assureurs

Les compagnies marocaines se sont engagées à placer 6 milliards de dirhams de l’actif sous gestion dans des « actifs verts », dans un horizon de5 ans et réduire l’impact écologique de l’activité propre du secteur. Il faut dire que les compagnies communiquent très peu sur leurs réalisations (on en parlera dans la prochaine partie du dossier). Mais il est clair que la pandémie a fortement retardé les réalisations. 

Nos compagnies se sont aussi engagées à développer des produits d’épargne « verts », tels des produits d’épargne-retraite dont les primes seraient placées dans des actifs verts. L’objectif étant de drainer annuellement 500 millions de dirhams. Là aussi, aucune communication depuis En 2016, à l’époque de la rédaction de cette feuille de route, il était également question d’élargir l’offre de la couverture des risques climatiques et développer des solutions d’assurances des risques environnementaux. Si les risques climatiques sont un peu plus adressées en y intégrant les couvertures pour catastrophes naturelles, pour le reste, on reste sur notre faim. 

Ainsi, sur les aspects financiers, nos compagnies sont à la traîne. Mais elle le sont moins sur les aspects humains, notamment sur l’approche genre et les impacts sociétaux. A date, seules 3 compagnies cotées en Bourse publient des rapports RSE détaillant leurs actions. Nous en parlerons dans la troisième partie de notre dossier.

212assurances – 31 mai 2023

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