Catastrophes naturelles: La diplomatie financière pour décharger partiellement les assureurs locaux

L’institut Royal des études stratégiques réalise une étude sur les catastrophes naturelles et leur gestion. Il évoque également la question financière qui intervient tout au long du cycle de l’anticipation et de la gestion de la catastrophe.

Au Maroc, des efforts ont été entrepris ces dernières années pour pour mettre en place des dispositifs financiers dédiés à la prévention et à la gestion des risques de catastrophes. Citons par exemple le Fonds de Lutte contre les effets des Catastrophes Naturelles (FLCN) institué par la Loi de Finances en 2009 ou encore le Fonds de Solidarité contre les évènements catastrophiques créé par la même occasion. Ce dernier est constitué en établissement public doté d’un conseil d’administration présidé par le Chef du Gouvernement. Il dédommage les victimes non assurées ou insuffisamment assurées. Par ailleurs, des dispositifs spécifiques sont mobilisés en cas de survenance de catastrophes et c’est une agilité dans le royaume peut être fier !

Lors du séisme d’Al Haouz, à l’initiative de Sa Majesté Le Roi, a été créé un nouveau fonds basé sur le principe de solidarité ; le compte 126. Il est financé par des contributions volontaires issues du budget général de l’Etat, des entreprises publiques et privées, des collectivités territoriales, des organismes internationaux et des particuliers. Il en a été de même, lors de la crise sanitaire avec la création d’un Fonds Covid-19.

En complément des fonds publics, la loi oblige d’intégrer le risque catastrophique dans les contrats d’assurance des particuliers (contrats couvrant les biens et ceux couvrant les dommages).

Cependant, la gestion des risques des catastrophes naturelles exige des moyens très importants, qui le plus souvent dépassent les moyens du pays concerné. Par conséquent, au niveau international, les acteurs nationaux peuvent s’appuyer sur les mécanismes de la coopération internationale et c’est ici qu’il faut faire preuve, selon cette étude, d’une certaine «diplomatie des catastrophes naturelles ». Au service de la mobilisation des moyens et de la solidarité, la coopération internationale est un axe d’action très important dans le domaine de la prévention et la gestion des risques de catastrophes. Elle permet le recours à plusieurs mécanismes :

  • Le ” cadre Sendaï 2015-2030 ” dont l’objectif est de renforcer l’anticipation, la préparation et la réponse rapide aux catastrophes naturelles par l’appui à l’expertise et à l’assistance financière en faveur de la résilience des communautés et des nations face aux catastrophes naturelles.
  • La coopération climatique à travers le mécanisme de compensation des pertes et dommages, qui a connu certaines avancées lors de la COP 27 organisée au Caire en Egypte en faveur des pays qui font des efforts en matière d’engagements climatiques et de transition énergétique.
  • La coopération bilatérale dont les actions peuvent se traduire selon différents volets : expertise, secours de premières urgences, aide alimentaire, aide logistique, …
  • Les ONGs internationales spécialisées, à l’instar de la Croix Rouge, le Croissant Rouge, Médecins sans Frontières, … qui agissent généralement en appui aux acteurs dans les zones sinistrées et impactées par les catastrophes.

Lors du séisme d’Al Haouz, le Maroc a reçu de nombreuses propositions d’aide dès les premières heures de la catastrophe. Ces propositions ont été soumises à des critères de sélection par les pouvoirs publics afin d’éviter les doublons et les goulets d’étranglement dans l’acheminement des aides offertes. Une stratégie rigoureuse de mise en conformité de l’aide avec les besoins a été mise en œuvre à cet effet afin d’assurer un ciblage efficace des bénéficiaires et efficiente sur le terrainen matière de secours, d’assistance médicale, d’aide alimentaire, de logistique, …

Et ça marche ! ces mesures ont finalement atténué, un tant soit peu, la pression financière sur les opérateurs marocains.

Finalement, le Maroc qui dispose aujourd’hui d’un cadre juridique et institutionnel qui s’est considérablement renforcé lors des dernières décennies, arrive à combiner entre toutes ces cartes, gagnant ainsi en expérience en matière de gestion des crises catastrophiques.

212assurances – 12 décembre 2023

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