La digitalisation devient incontournable dans le monde de l’assurance, pour bon nombre d’avantages. Mais sur le terrain, est-ce que cela suit comme on le souhaite ?
L’ACAPS a intimé le mouvement, et demandé à toute la chaine d’assurance de développer le digital. Commercial, souscription, gestion, les applicatifs sont nombreux. Pour preuve, la plupart des compagnies d’assurance marocaines proposent leur souscription en ligne. Les distributeurs suivent, avec des solutions compagnies pour les agents, ou des développements personnels de solutions digitales par ou pour certains courtiers. Certaines plateformes de gestion apparaissent également. Tout le monde y va de ses solutions pour intégrer la dématérialisation. Nous n’en sommes qu’au début, jugé balbutient par certains, soit de par le nombre d’acteurs, soit de par les solutions qui se mettent en place progressivement, voire parfois les couacs qui peuvent apparaitre à l’usage.
Certes, nous voyons les efforts accomplis sur le marché marocain de l’assurance, et c’est reconnu par toutes les parties concernées : Souscription en ligne, prospection digitale active, signature électronique, e-constat, dématérialisation future de l’attestation d’assurance, et dématérialisation déjà mise en place pour la carte verte.
212assurances écoute le marché qui s’exprime sur ces sujets. Bien que les formations, les campagnes d’accompagnement sur le sujet soient présentes, la perception du sujet n’est pas vécue de la même manière par tous les distributeurs. Parfois même, face aux nouveaux process, certains se sentent « en décalage ». Suis-je bien équipé pour la signature électronique, ai-je la capacité concrète de l’appliquer, pensent certains. Pour d’autres des inquiétudes apparaissent avec récurrence, comme la question suivante : Le digital ne va-t-il pas diminuer, voire effacer le rôle du distributeur ?
Dernière inquiétude en date : la non compréhension d’intermédiaires qui se sentent lésés par certains process de paiement des primes aux compagnies, quand le digital y est totalement opérationnel. Ces circuits de paiement, qui utilisent des « jetons », ne sont pas gérés de la même manière par toutes les compagnies, alors que le digital doit au contraire apporter un gain dans le circuit de distribution. Aux dires de quelques courtiers, là où la digitalisation devrait raccourcir ces circuits, il semblerait qu’au contraire, ces derniers n’ont pas été réduits, voire même parfois, aient été rallongés. Parmi les courtiers avec qui 212assurances a échangé, l’un est affirmatif: ” Le problème c’est un processus alourdi du fait de la mise en place par certaines compagnies de processus lourds de validation du paiement des certificats”. En enquêtant, et en interrogeant également un professionnel du secteur sur ce système, ce dernier explique que ce hiatus serait dû à une situation personnelle de chaque courtier avec les compagnies.
Bref, chacun l’aura compris, une révolution est en marche, mais est-elle bien appliquée et vécue par tous de la même manière, là où tout devrait être plus simple ?
212assurances – 31 décembre 2023
