Le rapport annuel sur la stabilité financière au titre de l’année 2024, publié conjointement par l’ACAPS, Bank Al-Maghrib et l’AMMC, dresse un bilan globalement positif du système financier marocain, qui a démontré une résilience notable malgré un contexte économique mondial incertain.
En 2024, la croissance économique du Maroc s’est maintenue à un niveau solide, avec un PIB en hausse de 3,8%, soutenu notamment par un rebond de 4,8% dans certains secteurs clés. Cette dynamique a contribué à renforcer la confiance des ménages et des acteurs économiques dans le système financier national.
Sur le plan des finances publiques, le déficit budgétaire hors privatisations a diminué, passant de 4,4% du PIB en 2023 à 3,9% en 2024, grâce à une politique budgétaire plus rigoureuse, des recettes fiscales dynamiques et une réduction de la charge de compensation. La dette publique a également reculé, s’établissant à 67,7% du PIB contre 68,7% l’année précédente, avec une prédominance de la dette intérieure (75,1%). Les projections tablent sur une poursuite de cette amélioration d’ici 2026[2].\n\n
Le secteur des assurances, composante essentielle du système financier, a enregistré une légère hausse de son résultat net de 2,9%, atteignant 4,4 milliards de dirhams en 2024. Cette progression est principalement portée par les activités non techniques et financières, qui ont bénéficié d’une bonne tenue des marchés financiers. En revanche, les résultats techniques vie et non vie nets de réassurance ont connu un léger repli respectivement de 6,3% et 2,3%. Les fonds propres du secteur ont progressé de 3%, permettant de maintenir un rendement des fonds propres (ROE) stable à 9,6%.
Le rapport souligne également que le patrimoine financier des ménages marocains a atteint un niveau record de 1.109 milliards de dirhams en 2024, témoignant d’une accumulation d’actifs financiers importante et d’une confiance accrue dans les instruments financiers nationaux.
Toutefois, malgré ces indicateurs positifs, des vulnérabilités subsistent, notamment liées aux comptes spéciaux du Trésor qui affichent un déficit de 6,4 milliards de dirhams, en partie dû aux décaissements exceptionnels pour la gestion des effets du séisme d’Al-Haouz et le Fonds d’appui à la protection sociale. Ces tensions appellent à une vigilance continue pour préserver la stabilité financière.
En conclusion, le système financier marocain en 2024 se caractérise par une solidité renforcée, une croissance économique soutenue, une amélioration des finances publiques et une performance stable du secteur des assurances. Cependant, la prudence reste de mise face aux défis structurels et aux chocs externes potentiels, afin de garantir une stabilité durable et une confiance pérenne des acteurs économiques.