Lors de la 1ʳᵉ Conférence Africaine sur l’Assurance, la Réassurance & la Gestion des Risques Industriels et Commerciaux, tenue à Casablanca, Zakaria Fahim, Managing Partner de BDO Morocco, Expert comptable, IA & Cyber Expert, a livré une analyse percutante sur la place de l’intelligence artificielle (IA) dans la transformation du secteur assurantiel et économique en Afrique.

L’Afrique à l’aube d’une révolution technologique
Pour l’expert, l’Afrique détient un avantage stratégique unique.
« Notre âge médian est de 19 ans, là où l’Europe est à 43 : nous avons la jeunesse, l’agilité et l’opportunité de jouer dans la Champions League de la technologie. »
Selon lui, le continent bénéficie d’un « leapfrog » technologique. Cela signifie qu’il peut rattraper, voire dépasser, les économies avancées en sautant certaines étapes de développement grâce à l’innovation.

Des initiatives comme l’AI Act de l’Union Africaine ou les programmes portés par l’UM6P au Maroc ouvrent la voie à une intégration plus rapide de l’IA dans les modèles économiques africains. Ces efforts structurants montrent que l’Afrique veut s’imposer comme un acteur de premier plan dans la révolution technologique mondiale.
Une IA souveraine et sécurisée pour bâtir la confiance
Zakaria Fahim cite l’exemple de la startup Naoris, accompagnée par BDO, qui développe une blockchain souveraine cryptée post-quantique. Cette technologie garantit la sécurité et la souveraineté des données tout en renforçant la cybersécurité des entreprises.
« L’IA, combinée à la cybersécurité, permet de prédire les risques, de réduire les coûts et de renforcer la résilience des entreprises. »
Grâce à cette approche, les assureurs peuvent mieux anticiper les sinistres, optimiser la tarification et proposer des produits plus adaptés. L’IA devient ainsi un levier stratégique pour bâtir la confiance dans l’économie numérique africaine.
L’assurance africaine face au défi collectif
Pour Fahim, la réussite de cette transformation passera par la coopération entre acteurs du continent : assureurs, régulateurs, startups et gouvernements.
« Nos concurrents ne sont pas nos voisins : ce sont ceux qui investissent déjà massivement dans l’IA ailleurs. Il faut jouer collectif pour exister sur la scène mondiale. »
L’intelligence artificielle doit être intégrée dans une stratégie commune. En mutualisant les moyens et en partageant les savoirs, les assureurs africains pourront non seulement accroître leur performance, mais aussi réduire les coûts d’adoption technologique.

Vers une Afrique compétitive et résiliente
Cette vision ambitieuse replace l’Afrique dans une dynamique d’innovation souveraine et responsable. L’IA ne doit pas être perçue comme un luxe, mais comme une nécessité économique. En s’appuyant sur des technologies adaptées, le continent peut renforcer la performance du secteur assurantiel, créer de la valeur et améliorer la résilience industrielle.
« L’IA, c’est notre Messi : avec elle, l’Afrique peut jouer en Champions League, et surtout, y rester. » – Zakaria Fahim
Lien de l’Interview
212assurances – Le site d’information N°1 de l’Assurance au Maroc et en Afrique – 23 octobre 2025