Portefeuille financier, tarification, pouvoir d’achat des assurés,… l’inflation laisse des traces dans les bilans des compagnies. Et visiblement, cela est parti pour durer.
C’est le patron de l’Autorité des Assurances, Othman El Alamy him-self qui explique l’impact de ce phénomène dans une sortie médiatique récente.
Portefeuilles obligataires sous pression
La pression inflationniste actuelle fait l’objet d’un suivi attentif de la part de l’ACAPS. En effet, Le principe selon lequel l’inflation induirait des taux d’intérêt plus élevés aurait pour effet de faire baisser la valeur d’une grande partie des actifs détenus par les assureurs vu que les investisseurs cherchent naturellement plus de rendement. C’est le cas en particulier des obligations dont la valeur se déprécie avec la montée des taux. Le même constat peut s’avérer valable pour les actions dont la valeur peut baisser en raison notamment des arbitrages réalisés par les investisseurs qui cherchent un meilleur couple risque-rendement.
Risque de sous-tarification
Au niveau du passif, selon El Alamy, le coût des sinistres risque d’augmenter en particulier pour la branche non-vie car les garanties sont exprimées au prix réel. Il est donc essentiel de bien anticiper l’inflation pour éviter une sous-tarification et un sous-provisionnement, notamment pour les branches à développement long.
En ce qui concerne la branche vie, les assureurs restent exposés au risque de liquidité dans la mesure où une hausse des taux d’intérêt provoquée par l’inflation pourrait conduire une partie des assurés à racheter leur épargne.
En tout état de cause, une inflation élevée réduit le pouvoir d’achat et la capacité d’épargne et pourrait nuire à la croissance et à la rentabilité du secteur.
François Olivier Edime – 212assurances – 20 septembre 2022
