L’innovation en santé va-t-elle trop… vite ?

Le phénomène e-santé n’en finit plus de grandir ! Selon un sondage réalisé par Odoxa le 2 et 3 février 2022 sur un échantillon de 1005 personnes, sa place continue de progresser dans le quotidien des Français. A titre d’exemple, 51% d’entre eux utilisent désormais un objet connecté pour suivre leur état de santé. Mais cette croissance ne serait-elle pas trop rapide ? En effet, l’image de la e-santé aux yeux de la population semble clairement en train de s’écorner. Ainsi, 55% des Français se disent craintifs face à ce développement (+ 19 pts en 4 ans) comme le met en lumière le schéma ci-dessous.

« Le basculement de l’opinion sur ce sujet est à souligner et il caractérise la ‘crise de croissance’ à laquelle est confrontée la e-santé : son énorme progression dans les usages n’a pas été accompagnée de bénéfices d’image, celle-ci s’est même détériorée », précise Erwan Lestrohan, Directeur Conseil d’Odoxa.

E-santé et assurance : des synergies évidentes

L’essor des nouvelles technologies et la crise sanitaire ont manifestement fait naître un fort besoin de se préoccuper de sa santé. L’euphorie des premiers temps semble néanmoins appartenir au passé. La e-santé va-t-elle devenir un objet diabolisé ? Il est tout de même important de nuancer les chiffres de l’étude. En effet, en fonction de l’âge, de la catégorie socioprofessionnelle ou du lieu de résidence, les résultats varient fortement. Ainsi, les individus les plus réticents à ces innovations sont en général des personnes plutôt âgées, vivant en milieu rural et peu acculturées au digital. A l’inverse, les profils qui plébiscitent la téléconsultation sont davantage des personnes ayant déjà eu recours à ce système, des cadres ou des 18-34 ans vivant dans l’agglomération parisienne.

Malgré ces conclusions en clair-obscur, la révolution e-santé est lancée et il n’y aura pas de retour en arrière. L’année 2021 a battu tous les records en matière d’investissement dans le secteur. En France, les capitaux injectés dans les pépites ont tout simplement doublé, avec des levées de fonds emblématiques comme Alan pour l’insurtech, ou DentalMonitoring. Ce début d’année 2022 est d’ores et déjà prometteur. Les grands groupes se montrent également entreprenants sur le sujet. Ainsi, les géants Malakoff Humanis, Groupe VYV et PRO BTP, viennent de se rapprocher pour négocier une participation au capital de Cegedim Santé. Les synergies entre les deux mondes, e-santé et assurance, semblent plus que jamais évidentes !

Margaux Vizade09 mars 2022 – eficiens

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