La ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, a rencontré les syndicats mercredi 05 octobre pour prendre le pouls des partenaires sociaux avant d’accélérer sur cette réforme.
Érigée en priorité par le gouvernement Akhannouch qui a promis de parachever ce chantier durant son premier mandat, la réforme des retraites n’a pas connu de progression majeure pendant la première année de son mandant.
Pourtant, l’heure est grave et les équilibres financiers des caisses de retraites sont aujourd’hui en danger, particulièrement après deux années marquées par la crise sanitaire.
Le comité de coordination des risques systémiques, qui réunit les régulateurs du secteur financier (dont l’ACAPS) estime que la sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long-terme de la CNSS et du régime général du RCAR conduit à une forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) des deux régimes.
En ce qui concerne le régime des pensions civiles géré par la CMR, sa réforme paramétrique intervenue en 2016 a permis d’équilibrer sa tarification au titre des droits acquis après 2017. Toutefois, l’importance des engagements du régime au titre des droits acquis avant la réforme menace à court terme sa pérennité, avec un épuisement des réserves projeté pour 2029.
Seule la CIMR, tire son épingle du jeu. Ce régime soutient qu’il « respecte les critères de pérennité fixés par la Loi 64-12 ainsi que par la Circulaire du Président de l’ACAPS du 04 Mars 2019 relative au contrôle des organismes de retraite de droit privé ».
A quoi faut-il s’attendre ?
Une réforme des retraites peut passer par trois paramètre : Augmenter l’âge du départ à la retraite, augmenter les cotisations ou réduire les pensions. Il sera difficile de faire passer la pilule d’un triple paramétrage auprès des syndicats. Mais au moins un scénario de hausse des cotisations semble privilégié pour le moment.
L’autre grande réforme est de mettre en place le fameux système bipolaire, soutenu d’ailleurs par l’ACAPS, avec un pôle public et un pôle privé.
L’un dans l’autre, la réforme passera par des sacrifices que la collectivité devra accepter pour la pérennité du système et éviter des effondrements tragiques comme ce que nous constatons actuellement au Liban par exemple où le système des retraites s’apparente à une pyramide de Ponzi.
212assurances – 05 octobre 2022
