6 ème rencontre annuelle de la FNACAM: Entretien avec Abdelhamid Habboubi, PDG du groupe Epega

En marge de la réncontre annuelle de la FNACAM, 212assurances a partagé avec M. Abdelhamid Habboubi PDG du Groupe Epega. L’échange a tourné autour du fait que “La digitalisation est en train d’arriver, le futur banquier de demain, c’est Google, et le futur courtier d’assurance de demain, c’est Uber. Ce fut également l’occasion d’aborder d’autres thèmes urgents.

212assurances : Quelles sont vos impressions à chaud sur ce que vous avez vécu ce matin lors de cette 6ème rencontre de la FNACAM ?

Abdelhamid Habboubi : Il est regrettable que sur ces panels très intéressants quant aux thèmes abordés, on n’a pas donné la parole aux participants qui ont beaucoup de choses à dire.

Développement du marché

Abdelhamid Habboubi : En regardant ce qui se passe dans d’autres pays, comme le Liban ou les EAU, on voit que le contrat AMO est distribué par les Compagnies d’assurance privées et le réseau de distribution. Il y a donc moyen d’enrichir le marché. Pourquoi ni la Fédération, ni la FNACAM ne vont dans ce sens. Pourquoi ne pas rémunérer les distributeurs comme pour la couverture du risque de catastrophes naturelles et permettre au réseau de conserver ses clients. Si on suit le même système chez nous, cela permettrait en plus de placer de l’AMC, d’autres couvertures.

Ce matin, c’était un monologue. On a enchaîné avec un deuxième panel, mais je n’ai pas vu de débat avec la salle. Mes confrères, et amis du réseau de distributions vivent de réels problèmes et voudraient bien en parler. Il aurait peut-être fallu faire une note de synthèse de ce qui remonte par la salle. Normalement, ce type de réunions doit être une sorte de baromètre du marché de la distribution.

Transparence

Abdelhamid Habboubi : On n’a pas les chiffres de son marché. Personne ne sait se positionner et savoir s’il fait bien ou pas. Pourtant ces chiffres existent bien, puisque l’ACAPS a pu sortir une synthèse affinée. Ces chiffres doivent être diffusés sur une base régulière, trimestriellement, semestriellement, annuelle, pour qu’on puisse savoir si on va dans le bon sens ou pas.

Bancassurance

Abdelhamid Habboubi : Si on rapporte le taux de commission de la bancassurance aux primes générées par la bancassurance, vous allez trouver qu’il y a un fossé énorme. Le secteur de distribution classique est sur un taux moyen de 10 à 12%, alors qu’il y a des contrats d’assurance qui sont commissionnés à 30, 40, voire 60%.

De plus, les banques profitent de leur puissance en tant qu’organisme de crédit pour faire pression sur leurs clients pour les capter vers leurs filiales de courtage. Cela n’est pas cohérent de cumuler les risques banques et assurances, qui sont deux risques différents. Nous pensons que les banques pratiquent de la concurrence déloyale envers le réseau classique.

Blanchiment d’argent

Abdelhamid Habboubi : Je rajouterai, que nous sommes responsables en ce qui concerne l’application de la loi sur le blanchiment. On nous applique au même titre que les banques et les compagnies d’assurance. Vous imaginez ce que cela coûte en termes d’organisation dans un cabinet ? On n’a pas les moyens de tout mettre en place, et pourtant, ce sont des tâches qu’on est obligé d’assumer. Et pourtant, la FMSAR et la FNACAM ne sont pas signataires de la Convention d’authentification à travers le tiers de confiance qui avait été mis en place par BAM, la CNDP et la DGSN. La FNACAM doit prendre part à ce projet pour protéger les réseaux de distribution au même titre que les agences bancaires.

La digitalisation, un grand sujet du jour

Abdelhamid Habboubi : Autre problème comme celui de la digitalisation dont nous parlons actuellement. Il faut savoir que nous intermédiaires, nous ne pouvons pas communiquer directement avec le serveur CRM de la fédération. L’accès est réservé aux compagnies d’assurances. Comment un courtier, qui veut sortir son propre produit, va connaitre quel est le CRM de son Prospect. Il doit rentrer manuellement sur le système de la fédération consulter le statut de son prospect. Les compagnies d’assurance n’ont pas besoin de ça. Elles ont un API.

Le coût du paiement par carte bancaire est exorbitant. Le système monétique facture entre 2 et 3%, ce qui représente jusqu’à 30% de la commission d’un intermédiaire. Pourquoi la FNACAM, en tant que groupement, ne va pas voir le centre monétique et signer avec eux une convention générale tarifaire intéressante, du style 1 ou 1,5 pour 1000 pour les distributeurs. Vous voulez réduire les taux d’impayés, divisez par 12 la prime d’assurance, et faites le prélèvement automatique directement par la compagnie d’assurance.

Ce serait peut-être bien aussi que la FNACAM fasse une journée réservée uniquement aux intermédiaires pour écouter la masse.

Pour conclure : La digitalisation est en train d’arriver, le futur banquier de demain, c’est Google, et le futur courtier d’assurance de demain, c’est Uber, donc notre profession est en danger, et c’est à nous de nous réveiller et de réagir pour prendre notre avenir en main.

François Olivier Edime – 212assurances – 21 novembre 2022

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