Que retenir de la 6 ème rencontre annuelle de la FNACAM: Entretien avec Farid Bensaid

Fiscalité et TVA indue, distribution digitale, apurement des créances, refonte du livre IV du Code des assurances, tels sont les thèmes abordés pour définir l’avenir du métier de courtier ou d’agent d’assurance … et bien d’autres sujets abordés dans les couloirs de ce grand rassemblement.

212assurances s’est intéressé à connaître l’appétence de ces distributeurs, et des instances qui les accompagnent. Il faut dire qu’avec plus de 300 participants, il y avait matière à discuter. Voici déjà la parole donnée à Farid Bensaid, Président de la FNACAM.

212assurances : L’ordre du jour de la 6ème rencontre a été bouleversé avec le PLF 2023. Avez-vous à cette heure des informations positives

Farid Bensaid : Sur le PLF 2023, il y a une disposition qui nous concerne donc, le prélèvement à la source. C’est la CGEM qui a ce dossier en main pour essayer de le supprimer pour des corporations telles que la nôtre, parce que l’esprit que nous avons compris de ce projet de loi de finances et ses dispositions, c’était surtout le fait qu’on doit identifier les chiffres d’affaires qui pourraient ne pas être identifiables. Or, le nôtre, celui des intermédiaires, est totalement transparent et identifiable puisqu’on a une ponction de la TVA par les compagnies d’assurance, qui elles-mêmes, nous déclarent aussi bien à l’ACAPS qu’aux impôts. Donc, aujourd’hui, on n’a pas de souci de choses qui ne pourraient pas être déclarées, c’est pour cela que l’esprit en principe ne devrait pas nous concerner. Et La CGEM est en train de prendre ce dossier en main au niveau de la seconde Chambre.

212assurances : Donc, vous êtes confiant ?

Farid Bensaid : Je ne suis pas forcément confiant sur l’issue, mais je suis confiant sur le fait que la CGEM a développé tous les arguments qu’il faut pour qu’on puisse convaincre. Maintenant, la capacité de convaincre, je ne peux pas la juger. Tous les arguments ont été développés, il y a une logique qui n’est pas d’enlever pour enlever, mais comme il y a une transparence du chiffre d’affaires, et surtout cela pourra poser un problème assez important pour eux si c’est maintenu.

212assurances : C’est votre dernier mandat à la FNACAM.  Que pensez-vous avoir apporté en tant que Président de la FNACAM

Farid Bensaid : D’abord il me reste 1 an ou 1 an et demi, et le Covid est passé par là.  Le bilan sur la présidence, c’est d’abord un travail d’une équipe, car nous sommes une équipe solidaire. On a essayé un maximum de montrer, même si c’est difficile, que l’on peut aussi bien défendre les agents, que les courtiers, que les grands, que les petits, parce que la FNACAM avait une image élitiste de ne défendre que les grands. Or la plupart des sujets que nous traitons aujourd’hui concerne plutôt la majorité qui sont de tailles plutôt moyennes et petites. Une de mes ambitions majeures des 10 points d’action que j’avais présenté, était de créer une confédération où tout le monde était là. On n’y est pas arrivé, car d’autres associations qui auraient pu s’adjoindre et travailler avec nous ont des sensibilités différentes. On a donc créé nous même une sorte de confédération puisqu’au sein de la FNACAM, il y a un groupement des agents avec une présidente, un groupement des courtiers avec un président, donc on est quelque part une confédération.

212assurances : En voyant les chiffres communiqués ce matin par l’ACAPS, sur les résultats des distributeurs, avec une valeur médiane des affaires de 5 millions de DH, comment réagissez-vous ?

Farid Bensaid :  Malheureusement, on est trop nombreux sur le marché. Et la majorité est en souffrance. Sur un volume médian de 5 millions de CA, cela fait 500 à 600 000 Dhs de commissions. Vous enlevez le loyer, un salaire et une voiture, et c’est fini, vous ne pouvez pas vous en sortir. Après on se demande pourquoi certains gardent un peu des primes …. C’est malheureusement du concret.

212assurances : La digitalisation, une plateforme commune serait-elle possible à mettre en place ?

Farid Bensaid : Alors, d’abord, il y a plus de 1600 agents qui bénéficient des solutions de leur compagnies. Et ensuite il y a plus de 400 courtiers. Faire quelque chose de commun, ça va être difficile, parce qu’on a des clients en commun, on a des clients différents. Déjà, éthiquement, partager une plateforme qui touche nos clients, sachant que nos clients sont notre fonds de commerce, c’est compliqué. Donc, c’est à chacun d’investir, ou de s’unir pour investir. Sauf pour les agents, faire une plateforme commune est compliqué. Mais aujourd’hui, il existe des solutions très simples, et pas onéreuses pour entrer dans le digital.

François Olivier Edime – 212assurances – 21 novembre 2022

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