AMO : le taux de couverture hors Ramedistes atteint 70%

Avec les deux décrets adoptés jeudi 26 mai en Conseil de gouvernement, le nombre de professionnels, de travailleurs indépendants et de personnes exerçant une activité libérale désormais affiliés au régime de base de l’assurance maladie obligatoire (AMO) dépasse les deux millions. C’est ce qu’a déclaré le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, notant que ces 2 millions avec leurs ayants droit comptent pour plus de 8 millions de personnes bénéficiant de l’AMO, soit 70% de cette population.

Nouveau pas vers la généralisation de l’assurance maladie obligatoire. Avec les deux décrets relatifs à la catégorie des propriétaires des barques de pêche artisanale et à la catégorie des commerçants et artisans tenant une comptabilité, le nombre de décrets portant application de la loi N°98.15 relative au régime de l’assurance maladie obligatoire de base (AMO) et de la loi N°99.15 instituant un régime de pensions pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale passe à 22, ce qui signifie que toutes les catégories (hors Ramédistes) sont désormais couvertes. C’est ce qu’a annoncé Faouzi Lekjaâ, qui intervenant lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil du gouvernement. Le ministre du Budget a aussi précisé que ce sont à présent 2 millions de personnes (et 8 millions si l’on ajoute leurs ayants droit) qui bénéficient désormais de l’AMO, ce qui représente au total de 70% de cette catégorie qui compte 11,17 millions d’individus.

En outre, et en réaction aux allégations selon lesquelles la suppression des programmes «Ramed», «Tayssir» et de l’aide directe aux veuves constituerait une régression par rapport aux acquis, M. Lekjaâ rétorque qu’il existe 100 programmes à vocation sociale au Maroc, mais qui sont empreints de dispersion et de manque d’efficacité. Les veuves, a-t-il ajouté, sont au nombre de 100.000, depuis le lancement de ce programme qui remonte à 6 ou 7 ans, avec 175.000 enfants à leur charge, alors que nous avons plus de 7 millions d’enfants scolarisés, ce qui fait que seuls 175.000 bénéficient de l’aide de l’État. Et de préciser que l’objectif de la protection sociale est de rassembler tous les Marocains dans un même cadre sans aucune distinction ni omission, ajoutant que les allocations familiales bénéficieront à l’ensemble des Marocains en même temps, dans la même proportion et selon les mêmes modalités.

Hausse des prix à l’international : tout est sous contrôle

Au sujet de la crise liée à la hausse des cours internationaux des produits de base, M. Lekjaâ a affirmé que l’État continue de fournir un effort soutenu ayant nécessité l’injection de 15 milliards de dirhams supplémentaires dans les dépenses dédiées à la compensation, assurant que tout reste sous contrôle. Cette capacité à maîtriser la situation et à réagir de manière appropriée aux effets de cette crise a été possible grâce à l’amélioration des recettes fiscales et aux mécanismes de financement innovants. Le ministre délégué persiste et signe : cela écarte tout recourt à une loi de Finances rectificative. Et pour étayer ses propos, il a fait savoir que les Agences de notation ont maintenu la note du Maroc, alors même que cette crise bat son plein, de même que le Fonds monétaire international a salué, à travers ses rapports, les efforts consentis par le pays et sa gestion de cette conjoncture. Dans l’ensemble, poursuit M. Lekjaâ, «les dépenses ont certes augmenté en raison de la hausse de la facture de la compensation, des subventions accordées aux transporteurs routiers et au secteur du tourisme, mais, d’un autre côté, les recettes se sont également améliorées et on espère qu’elles continueront à augmenter pour préserver l’équilibre macroéconomique de notre pays et, par-là, notre souveraineté monétaire». Auparavant, le ministre avait passé en revue et en détail certains chiffres devenus habituels tels que : 7,3 milliards de dirhams pour l’approvisionnement en céréales en cette année 2022, 2 milliards pour la restructuration des hôtels et des établissements touristiques, 540 millions de dirhams par mois pour soutenir le transport public, 116 dirhams pour soutenir chaque bonbonne de gaz que le citoyen achète à 40 dirhams, etc. Il a également annoncé que le taux d’inflation est actuellement de 4,1% (dont 2,5% importé) et ne devrait pas dépasser 4,5% à la fin de l’année (contre 6,5 et 7% dans les autres pays de la région), notant que, sauf événements exceptionnels, le pic inflationniste est dépassé. Selon le HCP, l’inflation est montée à 4,5% à fin avril.

L’effort financier supplémentaire consenti par l’ONEE ne concerne pas le budget de l’État !

Concernant l’effort financier supplémentaire consenti par l’ONEE pour couvrir les augmentations des coûts du charbon et du fioul (estimées à 15 milliards de dirhams) et maintenir inchangés les tarifs de l’eau et de l’électricité, M. Lekjaâ a indiqué que la direction de cet Office, en tant qu’établissement public autonome doté d’un organe de gestion (conseil de surveillance), gère ses opérations en interne et à la fin de chaque exercice, et à la lumière de ses résultats annuels, l’État et ces instances ont le choix par exemple de procéder à une cession d’actifs ou à une recapitalisation. «Ce que l’ONEE supporte aujourd’hui ne relève pas du budget de l’État», a affirmé le responsable gouvernemental.

Hicham Oukerzaz, 26 mai 2022

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