Assurances au Maroc: Une solidité qui n’est plus à démontrer

Bank Al-Maghrib publie conjointement avec l’ACAPS et l’autorité de régulation du marché des capitaux, un rapport annuel sur la stabilité du système financier marocain. Celui-ci retrace les événements survenus au niveau macroéconomique sur la scène internationale et nationale, des risques y afférents ainsi que leurs impacts potentiels ou avérés sur le système financier.

Ce rapport, très scruté par la communauté financière, nous apprend, entre autres, que les représentants du Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) relevant de Bank Al-Maghrib, l’ACAPS, l’AMMC et la DTFE ont poursuivi en 2021 la tenue de leur sous-comité mensuel en vue d’évaluer l’évolution des indicateurs de risques encourus pour chaque composante du secteur financier (banques, assurances, marché de capitaux et infrastructures des marchés financiers).

Ce comité a approuvé le huitième rapport sur la stabilité financière et à examiner la cartographie des risques systémiques et les résultats des stress tests sur les banques, les assurances et les sociétés de gestion. Il a, par ailleurs, dressé le bilan des réalisations de la feuille de route de stabilité financière 2019-2021 et validé celle couvrant la période 2022-2024.

Stabilité financière: Un bilan satisfaisant

Bien que fortement perturbé par les conséquences inédites de la crise sanitaire, le bilan de la feuille de route 2019-2021 ressort globalement satisfaisant avec des avancées importantes aussi bien au plan du cadre légal et réglementaire qu’en matière de dispositifs analytique et d’élaboration de la politique et des instruments macro prudentiels. Concernant le secteur des assurances, l’ACAPS continue le déploiement du dispositif de solvabilité basée sur les risques (SBR). Les études d’impact ont été finalisées et analysées avec le secteur pour convenir des modalités de mise en œuvre graduelle de ce nouveau cadre prudentiel.

Assurances: Une croissance de près de 10% en 2021

En ce qui concerne le secteur de l’assurance, il a pu reprendre une bonne dynamique pour atteindre un niveau de croissance de 9,9% contre 1% en 2020, dans un contexte d’amélioration générale de l’économie nationale, soutenu par les campagnes de vaccination.

Dans l’ensemble, les indicateurs clés font état d’un retour à une situation pré-pandémie. Le résultat financier des compagnies a rebondi de 64,7% profitant de la bonne performance du marché boursier. Tandis que la marge d’exploitation s’est repliée en raison notamment de l’augmentation de la sinistralité. Cette sinistralité a retrouvé son niveau d’avant crise. Ces évolutions ont permis de faire progresser le résultat de 35% et de hisser le taux de rendement des fonds propres (ROE) à 9,5%. Ce qui est un niveau proche de celui d’avant le déclenchement de la crise sanitaire. Enfin, le ratio des plus-values latentes sur les placements s’est amélioré en passant de 13% en 2020 à 15,5% en 2021.

Sur le plan prudentiel, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité confortable par rapport au minimum réglementaire. Cette marge, qui ne couvre à ce jour que le risque de souscription, serait amenée à baisser avec l’entrée en vigueur du cadre prudentiel de Solvabilité Basée sur les Risques (SBR). Dans un autre registre, les exercices de stress tests réalisés font ressortir une bonne résilience des entreprises d’assurances aux chocs sur le portefeuille actions et immobilier et aux conditions macroéconomiques et techniques défavorables.

François Olivier Edime – 212assurances – 02 août 2022

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