En route vers la méta-assurance !

En route vers la méta-assurance ! – Rencontre exclusive avec Emmanuel Moyrand d’Azteq.

L’histoire des mots est bien souvent représentative de celle d’une époque. La trajectoire de l’un d’entre eux interpelle tout particulièrement, actuellement. Connu d’une microsphère d’initiés il y a quelques mois, il est aujourd’hui identifié par 35% des Français. Et ça, c’était en janvier, le chiffre étant vraisemblablement plus élevé aujourd’hui. De qui parle-t-on ? Du métavers, évidemment ! Ce phénomène nourrit bien des fantasmes, et aucun secteur n’échappe à la vague. Autour de l’assurance, un début d’effervescence est d’ailleurs palpable. Nous avons donc sollicité Emmanuel Moyrand, fondateur d’Atzeq, cabinet de conseil spécialisé sur le sujet, pour nous servir de guide dans le fameux monde virtuel. Accrochez bien vos ceintures, ça va décoiffer !

Le métavers, un monde des usages et de la valeur

C’est le lot de la plupart des sujets chauds à l’ère digitale. Propulsé dans la centrifugeuse des médias sociaux, le débat devient rapidement effervescent et illisible. Les experts demeurent heureusement fidèles au poste pour nous éclairer. Emmanuel Moyrand s’appuie sur un parcours riche et atypique, dans lequel cohabitent le droit, l’art, la gemmologie, la blockchain et, bien sûr, l’assurance. Curieux de tout, tombé dans la tech quand il a reçu des bitcoins en cadeau il y a plusieurs années, le fondateur de Monuma suit avec la plus grande attention les évolutions de son temps.

Il précise d’emblée : « Le métavers, ça ne sort pas de nulle part. Depuis 10 ans, une entreprise comme Facebook acculture ses salariés au concept. La grande différence entre hier et aujourd’hui : les technologies sont dorénavant capables de soutenir cette ambition. » Et tout va vite, très vite. L’écosystème structuré autour des cryptomonnaies et NFT explose, et le métavers ne représente que l’étape suivante. Extirpé des recueils de science-fiction, ce nouveau monde devient un lieu où cohabitent usages et valeurs, fondements d’une économie parallèle qui aura bientôt, elle aussi, besoin de son assurance.

Pour Emmanuel, c’est donc l’enjeu numéro un pour le secteur : passer outre le buzz et réfléchir à la manière de couvrir ces nouveaux usages qui se façonnent sous ses yeux.

Un « game changer » pour l’expérience client

Bien que nombreux soient encore sceptiques à l’idée, Emmanuel est donc convaincu que l’assurance doit d’ores et déjà s’intéresser au sujet métavers. Car un autre enjeu s’esquisse derrière les nouveaux usages : la capacité à révolutionner l’expérience client. Selon lui, demain, les biens immatériels comme matériels s’assureront dans le monde virtuel. C’est donc une opportunité rare à saisir pour les assureurs. Les interactions augmentées, les NFT et l’IA inaugureront alors l’âge d’or du « méta-agent », dont nous avons déjà un brillant représentant en France en la personne de François Pannecoucke.

Avec les NFT, l’assureur pourra se reposer sur un jumeau numérique pour suivre précisément, de manière sécurisée et sur le temps long, le cycle de vie d’un véhicule, l’historique d’une habitation ou l’évolution de la santé d’un individu. D’Alfa Romeo à Stellantis, les constructeurs auto ont déjà identifié ce potentiel. Quant à la relation client, elle basculera dans une nouvelle dimension. Le métavers offre en effet la promesse d’une expérience améliorée, simplifiée, sans friction ni coupure. Le rêve, et un vecteur de différenciation, en somme, pour des assureurs confrontés à une clientèle de plus en plus exigeante.

Mais concrètement, comment fonctionnera une expérience de sinistre gérée dans le métavers ? Emmanuel l’image avec l’exemple concret d’une panne de voiture.

L’assurance doit embarquer pour le Nouveau Monde !

Où se situe l’assurance face à la tornade métavers ? Comme toujours, il y a les sceptiques, les attentistes… mais aussi ceux qui osent déjà ! AXA en France ou IMA Financial Group outre-Atlantique ont par exemple planté leur drapeau en achetant des terrains. Il n’y a, certes, pas de stratégie bien définie pour le moment, mais ces mouvements ne sont pas anecdotiques. Ils témoignent d’une curiosité, voire des prémices d’un véritable intérêt, sentiment confirmé par Emmanuel qui estime que les assureurs « ne veulent pas passer à côté ».

Emmanuel Moyrand entrevoit donc les bases d’une révolution profonde avec l’émergence du métavers. Pour aller plus loin, il mise désormais sur l’acculturation et déploie des initiatives concrètes. A côté d’Azteq, qui accompagne déjà plusieurs assureurs sur le sujet, il a lancé l’association « France Méta ». Cette initiative a pour but de fédérer toutes les initiatives françaises autour de ce qu’il appelle le « métavers de l’assurance »

Le succès est au rendez-vous. Alors qu’il s’attendait à attirer une trentaine de membres, il dénombre en fait plus de 1 200 inscriptions après quelques semaines d’existence. Preuve que ça frémit et que l’assurance doit, a minima, surveiller ce train dans lequel Emmanuel est déjà confortablement installé. Il vous attend désormais pour participer à cet intrigant voyage, dont les escales et la destination finale pourraient vous réserver bien des surprises.

Alexandre Pengloan – 14 avril 2022 – eficiens

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